2 Part / La peinture corporelle chez les peuples d’Afrique

Je vais vous parlez aujourd’hui des dernières tribus africaine qui utilisent les peintures faciales et corporelles, celles qui sont les plus photographiées, celles qui sont les moins connus, mais qui ont toujours pratiqués cet art ancestrale d appartenance et de communication, depuis également des milliers d années.

1) Les Wodaabe

Les plus connus et les plus photographiées !!! (réputés pour être les plus beaux hommes et femmes)

Sous-groupe du peuple Peul  se sont des éleveurs nomades pour la plupart, et des marchands. Leurs migrations, les mènent à devenir, des bororos du Niger, du Tchad, du Nigeria, du Cameroun et de Centre-Afrique.

Ils se regroupent chaque année, lors de la cérémonie de la Curée qui à lieu une fois par an pendant six jours et six nuits, au festival de Geewerol qui se situe aux portes du dessert D’Agadez au Maroc.

Photo de https://www.transitionsabroad.com/listings/travel/articles/chad-wodaabe-ritual-beauty-contests.shtml

Chaque clan familial est représenté par ses plus beaux danseurs qui s’affronte dans un concours de beauté pour hommes dont le jury est constitué par les plus belles filles de la tribu. La danse, imitant la parade nuptiale des oiseaux du désert, se termine par la séduction et des échanges amoureux. Après la danse, elles choisiront celui qui, pour une nuit ou pour la vie, partagera leur couche.

Les Wodaabe admirent les visages ovales, les traits fins, les nez minces et longs et les dents blanches et régulières. Le danseur devra se farder longtemps.

Il étalera sur son visage du beurre mélangé à de l’ocre ( en général de couleur rouge ou jaune, couleur de puissance et de force, ou de bonheur, thèmes importants dans leurs danses guerrières).

Les yeux, les lèvres et les sourcils sont soulignés au charbon pour faire contraste avec leurs dents.

Et un trait jaune (couleur de joie et de bonheur), continu épouse la ligne dorsale du nez qu’il allonge.

Quelques motifs géométrique sont ajoutés pour certains sur les joues, de couleurs blanches en général.

photos à acheter sur https://www.gettyimages.fr/photos/wodaabe

Malheureusement, le côté traditionnel a perdu de son charme existentielle, car de nos jours, l’organisation de cette danse, ainsi que d’autres danses de ses peuples sont maintenant monnayé presque à chaque fois, et à une très forte demande touristique.

Photos à acheter https://www.gettyimages.fr/photos/wodaabe

2 ) Les peuples de la vallée de l’Omo en Éthiopie

Cette région porte le titre de « Berceau de l’humanité ». (pour moi les plus belles peintures corporelles )

« On dénombre pas moins de 80 ethnies vivant sur ce territoire : Dorzé, Konso, Mursis, Turkana, Nyangatom, Dassanetch, Surmas, Bume, Galeba, Karos, Tsemï, Hamers, Hamar, Arboré, Dassanechs, Bérber, Bana, Bodis, Tsemaï…  » Hans Sylvester

Longtemps isolées du reste du monde, ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que cette région reculée a pu être explorée, et donc les peuples de l’Omo sont considérés comme primitifs par le gouvernement d’Addis-Abeba, car ils n’ont jamais eu de contact avec l’extérieur, vivent de l’élevage du bétail et ont gardé leurs coutumes et leurs modes de vie ancestraux.

Pour l’ethnie des Karos par exemple, qui est la plus petite des tribus d’Ethiopie ;

« Les scarifications et les peintures qu’ils s’appliquent sur le corps ont une vraie signification sociale.

Pour les femmes, les dessins corporelles sont un moyen de s’embellir et de signifier leur envie de plaire. Les scarifications symbolisent leur maturité, sous-entendu leur capacité à procréer et à gérer un foyer.

Chez les hommes, c’est un moyen d’impressionner l’ennemi, de gagner en prestance et les scarifications qui constellent leur peau sont là pour témoigner de leur courage.

Il arrive que les enfants aussi peignent leur peau pour informer de leur appartenance à la tribu.«  Joyeux magazine

https://joyeuxmagazine.wordpress.com/category/slow-life/tribu/

Le photographe Dale Morris a réalisé également de magnifique photographie de ces peintures corporelles sur les autres ethnies de ses peuples de la vallée de l’Omo, si magnifique de beauté, en y apportant sa touche personnel…

Pour plus découvertes https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/culture-africaine/les-incroyables-portraits-des-peuples-de-lomo-par-dale-morris_3144367.html

Comme Dale Morris sur les Omo , Hans Silvester met en lumière les Surmas et le peuple Bench, des ethnies méconnues du sud éthiopien.

Selon le photographe et écologiste allemand Hans Sylvester, « LES ENFANTS-FLEURS », sont des photographies où les peintures corporelles sont mis en scène poétiquement

https://agoras.typepad.fr/regard_eloigne/2009/02/les-enfantsfleurs-peintures-corporelles-de-la-vallee-de-lomo-selon-hans-silvester.html https://enkidoublog.com/2014/09/10/autres-cultures-les-tribus-de-la-vallee-de-lomo-ou-avant-le-stade-du-miroir/

3 ) Tribu Nouba ou Nuba du Soudan

La tribu mystérieuse, où l’on connaît le moins de détails, sur leurs habitudes, leurs traditions..

On sait que ce sont des hommes fiers et courageux, mais pas des guerriers, et qu’ils ont essuyés et subis beaucoup d’invasions, de répressions aux cours de leur histoire. Qu’Ils se parent de peintures corporelles et faciales pendant des cérémonies vouées au culte de la beauté hommes et femmes.

Le terme Nouba désigne, en réalité, non pas une ethnie mais plusieurs dizaines (entre 50 à 80) de groupes ethniques distincts vivant dans les monts Nouba aux Kordofan du Sud du Soudan.

Il n existe pas de témoignages plus complet sur ce peuple que celui de Leni Riefenstahl.

De 1962 à 1977, Leni Riefenstahl actrice, photographe et productrice allemande, avait vécu comme la première femme blanche avec une autorisation spéciale délivrée par le gouvernement soudanais dans les vallées reculées du Soudan central parmi les mystérieuses tribus Nouba.

Elle y a étudié leur mode de vie et l’a enregistré sur film dans des images tellement magnifique pour l’éternité. A voir :  film temoignage des nubas de Leni Riefenstahl

En particulier, parce que les progrès de la civilisation font que le mode de vie des Nuba approche de sa fin irréversible et donne à ces documents illustrés une importance anthropologique, ethnologique et historico-culturelle unique.

https://www.christies.com/?sc_lang=en&lid=1

http://www.leni-riefenstahl.de/eng/dienubav/27.html

https://alcibiade.skyrock.mobi/3246562882-Les-Noubas-un-peuple-fier-et-courageux.html

Et nous avons également en témoignage, un documentaire visionnant sur Ushuaia, en 2017, nous en apprend plus sur ce peuple, dont les conditions actuelles de vie sont voués à disparaître avec l’avancé toujours plus rapide de la civilisation. Liens : Noubas une mémoire africaine

4 ) Les Dan et les Agni de Côte d’Ivoire

les Dan de Côte d’ivoire font partie du groupe mandingue qui vient, selon certains historiens, du Tchad. Ils ont un grand sens artistique. Peuples Isolés, ils ont pu longtemps développer plusieurs disciplines artisanales d’un haut niveau esthétique,

http://www.divergence-images.com/francois-guenet/reportages/cote-d-ivoire-fete-du-yab-de-l-ethnie-dan-FGU0477/cote-d-ivoire-fete-du-yab-de-l-ethnie-dan-ref-FGU0477046.html

« Village de DEOULE, Région de Man – Cote d’Ivoire / Ethnie DAN – YACOUBA : Fête du YAB. Sortie des masques des initiés de la forêt sacrée des monts BOULA – Le maquillage blanc rituel au kaolin d’un groupe de femmes du village. » Source divergenceimages

Les Dan sont également appelés plus communément les Yacoubas…. Ils vivent toujours dans la région de Man, Danané.

Les peintures au kaolin des Dan comprennent :

des motifs de pilons géométriques, de feuilles de palmier ou de feuilles d’arbre déchirées sur le visage avec un corps tacheté (danse de réjouissance dans la ville de Man).

des motifs de ronds faits à l’aide de la base d’une bouteille sur le visage et la poitrine (danse de réjouissance Ynagbah dans le village de Guilzéreu)

Source Wikipedia.

Les Agnis de Côte d’Ivoire, eux viennent au départ, du royaume Ashanti du Ghana. Les premiers Agnis traversent la frontière ivoirienne avec un autre peuple d’Akans. À la lagune Aby, ils y fondèrent leurs royaumes

De nos jours, 11 % des Agnis vivent à Abengourou, ville centrale de l’ancien royaume de l’Indénié. Le reste du peuple Agni est réparti dans les régions de l’Est, Nord-est, et une minorité au Ghana.

Les peintures au kaolin des Agnis comprennent :

la peinture du visage, du corps et des paumes (cortège de Komian dans la ville Agnibilékrou

– la peinture du visage seule (rituel de purif.ication d’un lieu de culte, , village d’Anuassué.

Source Wikipedia.

. 5) Les pygmées Mbuti du congo

Ce sont à l’origine des peuples de chasseurs-cueilleurs nomades, adaptés à la vie en forêt.

Certains émettent l’hypothèse que leur petite taille (1,40 à 1,50 m à l’âge adulte) est liée à une adaptation à leur environnement.

Ils utilisent le Kaolin qui est Indispensable, pour un usage esthétique dans le maquillage
ordinaire ou comme cosmétique dans le rite sacré des jumeaux et
les géniteurs gémellipares
par les prêtres initiateurs.

Pour le maquillage, une poudre rouge est obtenue en
frottant deux gros copeaux
de bois rouge.
Cette cellulose est fabriquée par une vieille femme gémellipare,
ménopausée et n’entretenant plus des rapports sexuels avec les
hommes car elle doit être chaste et pure.

Pinterest

Le type de maquillage
détermine le rang et le statut de chacun, mais aussi élimine les
odeurs corporelles.

Pinterest

6) Les Makondé présent dans le sud-est de la Tanzanie et au nord du Mozambique. On les trouve également au Kenya.

Plus connus pour leurs arts ancestrales de la sculpture, les makondé pratiquent encore lors de cérémonies liées à la fertilité. … l’art de la peinture faciale, Il fait partie d’un tout, et est associé aux différents ornements de la cérémonie pour ne faire qu’un tous..

Makonde pregnancy mask – Tanzanie

Pour eux La première femme fût une œuvre d’art sculpturale. Voilà la légende :

« Il y a bien longtemps, dans un lieu de la vallée de la Ruvuma, se trouvait un homme. Comme il s’ennuyait, ce jour-là, il prit un morceau de bois et sculpta un autre être semblable à lui. Le soir venu, l’homme planta ce bois sculpté à l’endroit où il avait décidé de passer la nuit. Le lendemain matin, en s’éveillant, il s’aperçut que la statue vivait, et que c’était une femme.….. »

7) Les Massaî

Les massaÏs sont une ethnie de personnes semi-nomades au Kenya et la Tanzanie du nord.

Les différents rites du jeune Massai, ‘’moran’’, l’amenant à devenir un ‘’homme guerrier’’ débutent normalement par le rituel de la circoncision entre les âges de 10 à 17 ans, selon le cycle de 7 ans. Le processus de guérison prendra 3-4 mois et les garçons doivent rester en tissus noirs pendant une période de 4-8 mois

Après qu’ils soient guéris, ils sont une nouvelle personne et reçoivent le statut d’un nouveau guerrier.

Portrait des guerriers non identifiés de massai avec leurs peintures traditionnelles de visage après avoir été circoncis.

8) Les femmes Malgaches

Un peu plus fun, mais pratiqués depuis très longtemps, à Madagascar, comme un effet de mode depuis des générations, où pour des cérémonies, il existe un rituel beauté appelé le Masonjoany.

Les femmes malgaches l utilisent au quotidien pour se protéger du soleil, des tâches, de l’acné, des rides et des toxines, et pour le côté fun et artistique, on applique le masque sous forme de dessins de pétales, fleurs,..

.

Il se fabrique encore pour la plupart avec la bonne vieille méthode : frotter une branche de santal (ou aujourd’hui des branches d’autres plantes endémiques à vertus médicinales, sur une pierre corail préalablement mouillée. Puis appliquer directement sur le visage, car la pâte sèche rapidement.

Cela peut sembler fatiguant, mais c’est la manière que les filles ont vu leurs mères et grand-mères utiliser.

Photo issue  » Du bois qui maquille.. »

Pour en savoir plus je vous conseille ce bel article sur le sujet https://lmoreau-photographe.com/reportages/le-bois-qui-maquille/

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