Bodhi créations

La marque de bijoux globe-trotter.

Des créations ethnique, qui ont du sens, une histoire, derrière. Nous avons voulu connaître la créatrice, cette amoureuse des matières, des couleurs et des formes, et l’avons abordé pour une interview décryptage des lettres de BODHI C.

Mais d’abord, présentation et ensuite les questions.


Isabelle…Un prénom français qui marqueur d’une heureuse quarantaine, assorti d’un nom Italien de Lombardie et d’un nom marital suisse allemand…

Je m’appelle Isabelle Pistone Zesiger, ce qui vous donne déjà quelques indices sur le meltingpot dont je suis le fruit…mais ne dévoile rien de mes origines africaines, ni de mon parcours professionnel et géographique depuis mon enfance.

B comme Bodhi Création. Racontez-nous, comment vous avez démarré ?


Nous avons chacun besoin d’un espace où parler de nous, à nous même d’abord et aussi aux autres…Un espace dans lequel nous nous reconnaissons, fidèle à nous même, à ce que nous étions au départ et aux échos de la vie qui nous changent au gré du temps, des écueils, des rencontres et des voyages.

Il y a 10 ans, peu de temps après la naissance de ma première fille j’ai trouvé un espace où exprimer mes origines mêlées, ce que je suis, mon impermanence et ma créativité dans la création de bijoux et d’accessoires de mode.

Mais pour conquérir ce territoire et m’y sentir à ma place, alors que je m’étais formée et exerçais en tant que chargée de programme dans des organismes de solidarité internationale, j’ai dus puiser dans mes premiers émerveillements de petite fille, lorsqu’au retour d’une mission au départ de Bingerville pour Delhi, mon père ramena dans ses bagages, soieries, bijoux, pierres précieuses et encens.

Cet effleurement d’une culture à l’artisanat si différent de celui que j’avais connu jusque là en France et en Côte d’Ivoire produisit sur moi une sorte d’onde de choc : au même moment des hommes et des femmes coexistaient sur la même planète et étaient à l’origine d’œuvres d’artisanat d’art aussi belles que diamétralement différentes!

La diversité des expressions artistiques et esthétiques et la communauté des matériaux et techniques employées agissaient comme des traits d’union invisibles entre des nations pourtant lointaines.

Galvanisée par ma première maternité qui me pressait d’envisager ma vie autrement, je parvins à convaincre mon mari de quitter Bamako pour Bangkok en 2011. Objectif : élargir notre horizon !


Les valises emplies de perles, de cauris et de pagnes africains, j’arrivais ainsi en Thaïlande et c’est ainsi que peu à peu les créations BODHI émergèrent de mes mains associées à celles d’artisans locaux et de matières issues de deux continents.

O comme Origine. Quel est la vôtre ?


Née d’un père Normand par sa mère et Italien par son père et d’une mère Camerounaise dont le grand-père était Allemand, j’ai rapidement trouvé réducteur et frustrant l’exercice inlassablement requis par mon entourage consistant à me définir en « pourcentage d’origines généalogiques et géographiques ».

N’y avait-il pas une énorme confusion entre la questions « QUI es-tu»? Et la question « D’Où viens-tu »?

Porteuse de ces origines multiples, il me semblait vital de trouver un terrain où il me serait possible d’exprimer la richesse du métissage culturel sans le réduire à un phénotype, ni accepter que mon identité soit engloutie dans une appellation générique supposée résumer tous les codes selon lesquels je serais, je penserais, je créerais, je serais aimé, aimante et émue tout au long de ma vie.

Je suis « métisse » (!), la belle affaire…et après ?!


D’abord, une profonde gratitude pour mes parents, grands-parents, qui m’ont donné amour et repères, tout en en faisant fi de tout ce qui m’aurait acculé à « choisir un camp » pour exister sereinement.


Ensuite, exprimer que parce que métissage il y a, je le vis autant comme un mélange d’origines que comme le cadeau qui m’a été offert: celui de me laisser imprégner par la vie, les gens, l’univers et de partager ce « millefiori » à travers mes créations.

Voici donc une partie de ce que je suis : une femme nomade aux origines multiples (camerounaise, française, italienne, allemande), qui a grandi en écoutant autant Myriam Makeba, Alpha Blondy, qu’Aznavour ou Nina Simone, qui est passionnée par les savoir-faire des artisans de tout pays, en particulier les bijoutiers, les tisserands, les teinturiers, les couturiers, les maroquiniers…qui a appris à marcher en France mais dont le palais reste séduit par les saveurs épicées qui ont parsemé son enfance en Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Niger) et les colis de spécialités Bétis et Douala envoyés par la famille du Cameroun…qui a vécu, voyagé en France, Suisse, Côte d’Ivoire, Niger, Mali, Cameroun, Burkina Faso, Sénégal, Ghana, Tanzanie…et qui pendant 8 ans a fait le choix de vivre en Asie du Sud-Est avant d’amorcer un retour en Côte d’Ivoire…partage sa vie avec son compagnon français d’origine belge , ses deux filles conçue au Mali pour la première et en Thaïlande pour la seconde.

Toutes deux parlent français, thaïlandais et nous nous régalons tous les 4 de fromage, de poulet braisé, de mangues, de riz gluant thaïlandais, dégustés sur un fond de musique Mandingue!

D comme design. Vous décrivez vos bijoux de contemporain et nomade, pourquoi ?


Peut-être parce que j’espère qu’ils sont le fidèle reflet de mes immersions culturelles successives.

Ils sont nomades comme moi, tantôt nature, tantôt urbains, tantôt ethniques, assurément et fièrement inspirés des espaces où je vis et voyage tels que l’Afrique Noire, l’Inde, Bali, la France, la Thaïlande et également des populations touarègues et Nomades d’Afrique du Nord.

Les femmes qui aiment ces créations sont de toutes origines et de toutes histoires…il n’y a donc d’apartheid ni dans mes styles, ni encore moins parmi celles qui se reconnaissent en eux.

Les matières mêlées sont elles aussi le fruit de découvertes et d’émerveillements répétés devant les beautés façonnées par des hommes et des femmes de talent d’Agadez à Jaïpur en passant par Chiang Maï, les hasards heureux d’une juxtaposition entrevue fugacement au détour d’une balade le nez au vent: peintures usées sur bois flottés, variances de bleus dans le ciel ou la mer, or et argent des bijoux indiens, afghans, népalais dans le marché de Yawarat, pureté des angles dans l’architecture du Bangkok moderne, associations improbable de couleurs tant dans les fleurs exotiques, que le street art ou les temples, bouddhistes, hindouistes, ou même shintos qui jalonnent la Thaïlande, le Cambodge, le Laos, l’Inde et Bali, découverte de bijoux anciens sur les étals des brocanteurs de la vieille Europe.

H comme Hospitalité. Trouvez vous le monde hospitalier ? Et à travers vos voyages, vous en avez ressorti quels sentiments ?


Marie-May Stoll, jeune artiste française d’origine vietnamienne a créé une série de portraits qu’elle a intitulé « Le Monde me touche ». C’est ainsi, oui que je perçois ce mystère : Le Monde me touche et me transforme, et je transforme aussi sans doute le Monde, …sans qu’il soit nécessaire de qualifier ou quantifier cette magie pour qu’elle opère!


En s’attelant à voyager avec le cœur ouvert, on fait des rencontres remarquables et notre reconnaissance pour ces dons immatériels que sont la redécouverte du lien aux autres et à la nature ne cessent de grandir.

I comme inspiration. Comment vient elle ? Créez vous, vous même ?


J’ai choisi le nom BODHI comme une double référence, la première étant celle à l’arbre Bodhi, qui symbolise l’atteinte de l’Eveil en Bouddhisme. Car chaque nouvelle création en comblant de joie celui qui l’a imaginé, façonné, évoque une forme matérialisée de l’illumination qui traverse artistes et artisans lorsqu’ils entrent en création.

Vous savez…cette sensation que quelque chose d’intangible et profondément harmonieux vous guide jusqu’à la matérialisation d’un songe…, l’aboutissement d’une idée qui aurait aussi pu demeurer dans les limbes. Quelque chose de profondément mystique et terrien à la fois, qui une fois accueilli par une autre personne séduite, acquière une identité nouvelle et échappe ainsi à ses créateurs.

La seconde référence est en fait un clin d’œil au fait qu’oralement, BODHI peut ce comprendre comme body, le corps en anglais. Celui dont on prend soin notamment en le parant de choses belles et positives.


Grâce à BODHI, vous dénicherez des bijoux que j’ai réalisé de bout en bout, des trouvailles chinées au gré de mes pérégrinations qui m’ont laissé béate d’admiration et que je souhaite partager tant je me sens en accord avec leurs formes et leurs matières, et enfin le fruit de mes recherches et croquis sur lesquels se sont appuyés des artisanes et artisans aux savoirs faire et parcours aussi remarquables que singuliers pour donner vie à mon imagerie.

C comme créations. Quelles sont vos matières fétiches ( comme on dit ici) ? Et pourquoi ce choix ?

A vous, les pierres fines de Jaïpur et tout particulièrement la labradorite, que j’appelle « la pierre des empathiques », aux reflets changeants comme le ciel, les perles d’eau douce, la nacre qui m’évoquent la mer même lorsque j’en suis trop loin, l’argent, l’or, le bois, les pâtes de verres artisanales d’Afrique de L’Ouest et d’Indonésie, les cauris symboles de sororité et de trait d’union entre nations, le cristal de swarowski, les bronzes de Côte d’Ivoire, du Burkina, du Ghana, du Mali, les petites perles de verre irisées du Japon….et les designs touaregs…les pochettes composées de pièces de saris revalorisées, les étoles en soies du Kashmere et les pagnes tissés d’Afrique de l’Ouest, les cotonnades teintées à l’Indigo du Rajasthan et de Ségou.

Un petit mot de fin

Soucieuse d’ajouter une goutte d’eau dans l’océan des possibles, la marque BODHI s’associe à plusieurs initiatives sociales et écologiques et revendique son empreinte persévérante de « colibri nomade » pour la Planète et celles et ceux qui la composent à travers différents choix :

celui de ses emballages tout d’abord (papiers de soie écologiques, réutilisation des emballages plastiques pour prolonger leur vie, utilisation de tissus recyclés ou produits localement), et celui d’une fabrication socialement responsable de toute une partie de ses collections tant à Bangkok dans l’atelier de Nightlight International, qu’à Jaïpur dans les ateliers équitables Douarka et à présent en Côte d’Ivoire auprès d’artisans indépendants que nous accompagnons dans leur développement.

La participation bis-annuelle aux Marchés de l’AIFCI complète une approche où nous nous efforçons d’harmoniser trois principes:

un revenu décent accordé à chaque collaborateur de la marque, l’émergence du beau à travers des inspirations croisées et mutuellement respectueuses et enfin, des relations bienveillantes entre tous les protagonistes de la marque du designer en passant par l’artisan, les fournisseurs et les revendeurs,jusqu’à nos clientes et clients.


« Prends soin de ton corps, pour que ton âme ait envie de l’habiter ». Proverbe indien.


« Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait ». Nicolas Bouvier

Je remercie Isabelle de s’être prêtée au jeu, c’est un bel interview qu’elle m’a offert, avec son regard sur le monde qui est exceptionnelle.

A travers sa marque, j’ai découvert une créatrice sensible et éveillée au monde. Continue comme ca, c est le bon chemin à suivre, et je te souhaite de belles rencontres et créations.

Pour plus d’informations :

Contact : +225 07 47 65 10 41

Facebook : https://www.facebook.com/bodhicreations.nomadiclifestyle/

Instagram : https://www.instagram.com/bodhi_nomadiclifestyle/?hl=fr

Site internet : https://fr.bodhicreations.net/1-for-the-planet

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