Vous connaissez mon amour pour l’art, l’artisanat et tous autres formes d’expression africaine en générale. Aujourd’hui j’avais envie de vous parlez des coiffures africaines qui sont faites pour la plupart avec des tresses qui serait la plus veille forme de coiffure du monde !
Il faut savoir que de nombreuses cultures ont voulu s’attribuer le mérite exclusif de la tresse, mais que nous ne pouvons pas attribuer cette invention à un seul peuple, puisque elle est apparue sous différentes formes dans plusieurs endroits du globe et à des périodes également identiques et différentes aussi.
En effet, les premières tresses ont été identifiées à la période préhistorique, comme le témoignent les statuettes de La Vénus de Willendorf (30000 av. JC) et de La Dame de Brassempouy (23000 av. J).


La tresse est liée au symbolisme du trois et à l’énergie féminine sacrée. Le dessin d’une natte évoque aussi celui d’un épi de blé, prolongement de la colonne vertébrale.
La tresse est alors symbole de fertilité, mais aussi de beauté et de sagesse.
Pendant l’âge du bronze et l’âge du fer, plusieurs peuples du Proche-Orient, d’Asie Mineure, du Caucase, de l’Est de la Méditerranée et aussi d’Afrique du Nord sont également représentés dans l’art avec des cheveux et des barbes tressées. De même, cette pratique est constatée en Europe, en Inde, en Chine, au Japon, en Australie et en Asie centrale.
Chez les tribus amérindiennes, beaucoup considéraient le tressage comme un acte spirituel. Chaques tribus avaient sa propre relation avec les tresses, mais pour la plupart les trois brins représentaient le corps, l’esprit et l’âme.
Plus tard, à la naissance des premières grandes civilisations africaines (Egypte antique et Nok), il a été remarqué que les hommes et les femmes, membres desdites civilisations, avaient un véritable engouement à porter aussi diverses formes de tresses. Certains ajoutaient même des fils d’or dans leurs coiffures pour les accessoiriser et les sublimer.

En Afrique noire, les tresses avaient une importance capitale, tresser les cheveux était un acte d’amour, de soin et de transmission culturelle.
Un art ancestral, transmis de génération en générations et qui avaient diverses significations.
À cette époque, la tresse était un signe de pouvoir et l’on pouvait immédiatement reconnaître le rang social ou la caste d’une personne à partir du style de coiffure qu’elle porte.
Pour réaliser leurs tresses, les africains d’antan faisaient preuve d’ingéniosité et d’une grande créativité. Ils avaient la possibilité de réaliser plusieurs figures géométriques à partir de leurs cheveux.



Toute cette ingéniosité leur a d’ailleurs servi d’instrument de libération lors de la traite négrière.
En effet, pour échapper aux tortionnaires, les esclaves noirs se servaient de leurs cheveux pour réaliser des tresses de façon à obtenir un plan d’évasion.
Pour exemple : un cercle représenté une montagne, une vague représenté une rivière, une plus grosse tresse représenté des soldats, etc….
Ainsi, leurs tresses représentaient des plans de route à suivre pour s’évader afin de minimiser le risque de se faire rattraper.
D’où leurs importance cat elles servaient non seulement de plan d’évasion, de transmissions, de carte d’identité, de look, mais aussi elles servaient aussi à protéger la tête des maladies du cuir chevelu, des poux, des démangeaisons et de bien d’autres maux.
Aujourd’hui, porter des tresses, c’est aussi une manière de se réapproprier une identité.
Chaque coiffure affirme une personnalité, un style unique, une reconnection aux racines.
Le style de tressage en Afrique Noire reste reconnaissable grâce à 6 coiffures traditionnelles qui sont :
- L’Amasunzu – coiffure traditionnelle principalement portée par les Tutsi et les Hutu du Rwanda. La coiffure Amasunzu représentait différents rôles et étapes dans la vie des femmes et des hommes. Lorsque les guerriers portaient le style, il symbolisait la force et la bravoure. Porté par les femmes, il marquait généralement l’état matrimonial et la virginité. La jeune femme portait l’amasunzu avant son mariage. Après le mariage, certaines femmes laissaient pousser leurs cheveux librement.
- Les Nœuds Bantou – coiffure traditionnelle d’Afrique Australe des peuples qui parlaient la langue Bantou. Du mot “bantu” faisant référence aux peuples situés en Afrique subsaharienne et de l’anglicisme “knot” signifiant nœuds, les bantu knots sont des tresses enroulées sur elles-mêmes dans le but de former des choux. Il y également une autre méthode qui consiste à tortiller la mèche puis à les enrouler. Les femmes bantu portaient cette coiffure pour tous types d’occasions, notamment lors de cérémonies religieuses.

- Tresses Fulani – cette coiffure tire son origine d’Afrique de l’Ouest. Le terme Fulani est utilisé pour désigner les peulhs. Les tresses Fulani sont originaires du peuple peul ou Fula. C’est une communauté nomade, présente au Sahel et en Afrique de l’Ouest (Mali, Niger, Sénégal, etc.). Ces tresses sont ornées le plus souvent de perles, de pièces d’argent ou de cauris. Signe de créativité, mais le plus souvent de beauté.

- Fils africains – cette coiffure traditionnelle existe depuis des siècles, et peut-être porte par des femmes, mais aussi par des hommes. La coiffure tire son nom des fils utilisés pour la créer. La méthode consiste à tresser les cheveux, puis à les entrelacer avec des fils pour créer une structure en forme de maille. On réaliser avec cette coiffure des bandeaux et des turbans.

- Le Topknots Zoulou – Essentiellement porté par les hommes, cette coiffure traditionnelle est très populaire chez les Zulu, les Xhosa, les Ndebele et les Mpondo d’Afrique du Sud. Quasiment identique à la technique des fils africains, mais avec un style autre.


Et pour la dernière coiffure, il s’agit de la couronne tressée – cette coiffure traditionnelle à pour origine le peuple Mangbetu du Congo. Elle permet de mettre en évidence la beauté de l’allongement du crâne, qui est un signe distinctif de beauté chez ce peuple.


Je ne peux pas finir cette article sans parler d’une grande artiste activiste, féministe, Ivoirienne Mademoiselle Laeticia Ki, qui a fait de ses coiffures une mise en scène de ses combats, de ses idées, de sa personnalité.



Toutes ses coiffures sont tressés avec de la laine, du fils de fer et une partie de ses cheveux.
Auteure du livre « Love & Justice : a journey of empowerment, activism and embracing black beauty », un ouvrage illustré de ses photographies où elle partage son expérience personnelle sur le chemin de l’amour de soi et de l’activisme, et dans lesquel, elle espère transmettre de la bienveillance, de la paix et de l’amitié.
La féminité fait également partie de ses combats, l’image que l’on donne à la femme, la grossesse, les relations…
En dehors de passer des messages par les tresses, elle utilise également la peinture comme moyen d’expression et de lutte pour les droits des femmes.
Une belle artiste que je vous invite à suivre.
J espère que cet article vous en a appris un peu plus et surtout vous aura intéressé.
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