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L’écriture Talismanique en Afrique, qu’es ce que c’est ?

L’apparition de la lithographie dans le monde, à permis une plus large diffusion des savoirs.

L’écriture talismanique trouve ses racines dans les traditions islamiques introduites en Afrique de l’Ouest par les marchands et érudits arabes. Avec le temps, elle a été intégrée aux croyances locales, créant une fusion unique de pratiques islamiques et africaines.

Pour exemple, le Shams al-maʿārif (Le Soleil des connaissances) attribué à al-Būnī (m. 1225 ou 1232) est devenu un véritable manuel indispensable à tous les praticiens.

Les talismans de al-Būni étaient transcrit sur papier, confiés à un cordonnier qui les cousaient dans diverses sortes d’amulettes.

Google

Le client étant pour la plupart illettré en arabe, ne voyait jamais les écritures ou presque.

L’écriture talismanique en Afrique est une pratique ancestrale qui mêle spiritualité, art et protection.

Celui qui pratique le Talisman reçoit en consultation pour régler un problèmes, donner de la chance, de la richesse, soigner….

Ces inscriptions sont souvent associées à des rituels et des croyances spécifiques, visant à attirer la chance, repousser les mauvais esprits, ou encore renforcer la santé et le bien-être de l’individu.

Les talismans africains peuvent contenir des écritures provenant de diverses traditions religieuses et culturelles, y compris l’islam, le christianisme, et les croyances animistes locales.

Par exemple, dans certaines régions d’Afrique de l’Ouest, les marabouts, des figures religieuses et spirituelles musulmanes, confectionnent des talismans en inscrivant des versets du Coran sur des morceaux de papier, qui sont ensuite enveloppés dans des amulettes en cuir.

Les talismans peuvent être fabriqués à partir de divers matériaux, tels que le cuir, le parchemin, le métal ou le bois. Ils sont souvent inscrits et gravés avec des encres spéciales, parfois mélangées avec des substances sacrées comme le safran ou l’eau bénite.

Et nous savons que le célèbre ouvrage « le Shams al-maʿārif  » est un des ouvrages fondamentaux des fabricants de talismans en Afrique de l’Ouest, même si ils possèdent également d’autres modèles de talismans plus répandus.

Les talismans africains sont souvent ornés de signes cabalistiques qui possèdent des significations profondes et mystiques.

Voici sept de ces signes :

L’Ankh : Souvent appelé la clé de la vie, ce symbole égyptien antique représente l’immortalité et la vie éternelle. Il est couramment utilisé dans des talismans pour attirer la santé et la longévité.

Le Scarabée : Symbole de renaissance et de transformation, le scarabée était sacré dans l’Égypte ancienne. Il est censé apporter protection et renouveau à celui qui le porte.

Le Sankofa : Originaire du Ghana, ce symbole adinkra signifie « retourner et prendre ». Il enseigne l’importance d’apprendre du passé pour construire un avenir meilleur.

Le Nœud de Salomon : Ce symbole est associé à la sagesse et à la connaissance. Il est souvent présent dans les talismans pour apporter clarté mentale et compréhension.

Le Gye Nyame : Un autre symbole adinkra, représentant la suprématie de Dieu. Il est utilisé pour rappeler la foi et la protection divine.

Le Croissant et l’Étoile : Utilisé dans diverses cultures africaines, ce symbole est souvent associé à la guidance et la protection spirituelle. Le croissant représente la lune, tandis que l’étoile symbolise la lumière et la direction.

Le Djinn : Figure mythologique, le djinn représente des esprits puissants qui peuvent apporter des bénédictions ou des malédictions. Les talismans avec ce symbole sont censés offrir protection contre les énergies négatives et les mauvais esprits.

Ces signes cabalistiques, imprégnés de significations profondes, continuent d’être une source de fascination et de spiritualité dans de nombreuses cultures africaines.

Les talismans utilisent souvent des alphabets sacrés, comme l’alphabet arabe ou les caractères adinkra, pour conférer des pouvoirs protecteurs.

Chaque symbole ou lettre est choisi pour sa signification particulière et son énergie spirituelle.

Les couleurs des talismans sont très importante aussi autant que leurs formes, car elles possèdent des significations profondes et variées, souvent enracinées dans les traditions et les croyances ancestrales.

Voici quelques-unes des couleurs les plus courantes et leur symbolisme :

Rouge : Cette couleur est souvent associée à la vitalité, à l’énergie et à la protection. Le rouge peut également symboliser le courage et la force, et est parfois utilisé pour éloigner les mauvais esprits.

Noir : Le noir est une couleur puissante dans de nombreuses cultures africaines. Il peut représenter la fertilité, l’inconnu et le mystère. Parfois, il est utilisé pour la protection contre les forces négatives et pour attirer la richesse.

Blanc : Le blanc symbolise la pureté, la paix et la spiritualité. Les talismans blancs sont souvent utilisés dans des rituels de purification ou pour invoquer des esprits bienveillants.

Vert : Cette couleur est généralement associée à la nature, à la croissance et à la guérison. Les talismans verts peuvent être utilisés pour promouvoir la bonne santé et attirer la prospérité.

Bleu : Le bleu est souvent lié à la sagesse, à la tranquillité et à la protection contre les mauvais esprits. Les talismans bleus sont parfois portés pour apporter la sérénité et la clarté mentale.

Jaune : Le jaune représente souvent le soleil, la joie et l’optimisme. Il est utilisé pour attirer le bonheur et l’épanouissement personnel.

Les significations des couleurs peuvent varier d’une région à l’autre et d’une culture à l’autre, mais elles jouent toutes un rôle crucial dans le symbolisme et l’utilisation des talismans en Afrique.

La création d’un talisman n’est pas simplement un acte d’écriture; elle s’accompagne de prières, de chants et de rituels spécifiques.

Ces cérémonies sont souvent dirigées par des marabouts ou des guérisseurs spirituels, qui invoquent des forces divines pour bénir et activer le talisman.

Aujourd’hui, bien que les pratiques modernisées aient émergé, l’écriture talismanique reste vivante dans de nombreuses communautés. Les talismans sont encore utilisés pour protéger les maisons, améliorer la santé, attirer l’amour ou assurer le succès dans les affaires.

En somme, l’écriture talismanique en Afrique est une tradition riche et complexe qui continue de jouer un rôle vital dans la vie spirituelle et culturelle des peuples de cette région.

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Le PULAAKU ? Qu’est-ce que c’est ?

Le PULAAKU indique plusieurs éléments propres à un peuple appelé Peul

« Les Peuls, appelés aussi Foulani, Fulbhés, Fulfulde, Pular ou encore Fellata selon les pays, sont un peuple traditionnellement pasteur établi dans toute l’Afrique de l’Ouest et au-delà de la bande sahélo-saharienne, soit au total une quinzaine de pays différents et pour un total estimé entre 25 et 65 millions de personnes selon les critères retenus ». Wikipedia

C’est un peuple diversifié, l’un des plus anciens au monde, composé de tribus de nomades et  qui s’étend du Sénégal au Tchad, ainsi que dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.

Ces tribus nomades ont toutes pour caractéristiques les bovins, leurs élevages et leurs transhumances qu’ils effectuent avec leurs bétails, presque tout au long de l’année.

Il faut savoir que l’élevage, le nomadisme et la vie rude de cette communauté sont des caractéristiques même des Peuls.

Ils adhèrent aussi automatiquement, par naissances,  de génération en génération, à un « code de conduite« , mais nous découvrirons à travers l’article que c’est plus-que-cela, puisque il n’existe aucunes relations entre la langue et l’identité, mais bien un lien culturel.

On l’appele « PULAAKU« .

Le PULAAKU existait bien avant l’arrivée des Européens coloniaux, mais en se convertissant a l’Islam, les peuls ancrérent encore plus cette ligne de conduite dans leur culture.

Les Peuls se retrouvent traditionnellement tous autour de la foulanité. C’est le fait d’avoir la conscience d’une identité durable unissant tous les groupes ethniques peuls. Une référence à la communauté des personnes partageant des éléments propres aux soins de leurs différentes tribus.

On parle alors d’un concept, d’un art à la Peul qui est basé sur l’attitude, la tradition, ainsi que sur un idéal de vie. Il s’agit d’un véritable phénomène culturel qui tire son origine dans la vie pastoral.

La pulaaku désigne également une manière d’être, de penser et de se comporter considérée comme identificatrice et idéale, à laquelle se réfère sans cesse tout Peul.

Un code moral, social et éthique qui repose sur les éléments suivant :

La retenue et la maîtrise de soi en toute occasion  car, plus encore qu’une résistance à l’autre, cela implique une grande capacité à contrôler ses pulsions, ses émotions, et préserver ainsi sa liberté d’individu.

Étouffer toutes formes d’ambitions, éviter la prépondérances sociales, ne pas sentir de besoins physiques et matériels sont des principes du concept du Pulaaku.

Un ideal, puisque ce qu’on exige, c’est la constante affirmation d’une indépendance absolue par rapport à tout ce qui risque d’influencer sur le libre arbitre de la personne, donc par rapport à toute obligation, émanant d’autrui ou de soi-même.

L’adhésion à la pulaaku contraint tous Peul à manifester à chaque instant de sa vie, de la réflexion, de l’intelligence, de la maîtrise de soi, du respect, de la sagesse, de la bravoure et de la honte.

Chez les Peuls, il faut affronter et montrer sa honte. Cela doit être fait, pour montrer sa sagesse, son  humilité…

Dans nos sociétés occidentales, la honte nous ramène à un sentiment d’infériorité,  d’échec. Chez les Peuls c’est un acte de respect et de bravoure.

Le fait de ne pas rester à sa place, le sentiment de déroger au code conduit à une situation de « faute» car, dans le passé, le pulaaku servait de religion.

C’est un code moral qui régit aussi bien la communauté que la personne.

Un concept culturel qui comporte un élément de cohésion sociale et implique des règles sociales et l’harmonie des relations humaines.

Le mot Pulaaku fait également référence à la communauté des personnes partageant ces éléments de comportements auxquels tous les Peuls doivent se plier.

Leurs préceptes sont :

« C’est aimer l’islam, aimer l’étranger.

C’est partager et faire preuve de patience.

Donner une grande importance à l’éducation ainsi qu’au travail. »

Pour finir, fier aussi de cette origine et de cette communauté, le Burkina Faso organisé ce début Novembre la 6eme Éditions du Festival international Pulaaku 2024.

Pour en savoir plus, je vous invite à consulter le lien ci-dessous.

events/s/festival-international-pulaaku

Voilà, cet article est terminé,  j’espère que vous avez apprécié.

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Les tresses Africaine

Vous connaissez mon amour pour l’art, l’artisanat et tous autres formes d’expression africaine en générale. Aujourd’hui j’avais envie de vous parlez des coiffures africaines qui sont faites pour la plupart avec des tresses qui serait la plus veille forme de coiffure du monde !

Il faut savoir que de nombreuses cultures ont voulu s’attribuer le mérite exclusif de la tresse, mais que nous ne pouvons pas attribuer cette invention à un seul peuple, puisque elle est apparue sous différentes formes dans plusieurs endroits du globe et à des périodes également identiques et différentes aussi.

En effet, les premières tresses ont été identifiées à la période préhistorique, comme le témoignent les statuettes de La Vénus de Willendorf (30000 av. JC) et de La Dame de Brassempouy (23000 av. J).

La tresse est liée au symbolisme du trois et à l’énergie féminine sacrée. Le dessin d’une natte évoque aussi celui d’un épi de blé, prolongement de la colonne vertébrale.

La tresse est alors symbole de fertilité, mais aussi de beauté et de sagesse.

Pendant l’âge du bronze et l’âge du fer, plusieurs peuples du Proche-Orient, d’Asie Mineure, du Caucase, de l’Est de la Méditerranée et aussi d’Afrique du Nord sont également représentés dans l’art avec des cheveux et des barbes tressées. De même, cette pratique est constatée en Europe, en Inde, en Chine, au Japon, en Australie et en Asie centrale.

Chez les tribus amérindiennes, beaucoup considéraient le tressage comme un acte spirituel. Chaques tribus avaient sa propre relation avec les tresses, mais pour la plupart les trois brins représentaient le corps, l’esprit et l’âme.

Plus tard, à la naissance des premières grandes civilisations africaines (Egypte antique et Nok), il a été remarqué que les hommes et les femmes, membres desdites civilisations, avaient un véritable engouement à porter aussi diverses formes de tresses. Certains ajoutaient même des fils d’or dans leurs coiffures pour les accessoiriser et les sublimer.

Source : le blog de Cameline

En Afrique noire, les tresses avaient une importance capitale, tresser les cheveux était un acte d’amour, de soin et de transmission culturelle.

Un art ancestral, transmis de génération en générations et qui avaient diverses significations.

À cette époque, la tresse était un signe de pouvoir et l’on pouvait immédiatement reconnaître le rang social ou la caste d’une personne à partir du style de coiffure qu’elle porte.

Pour réaliser leurs tresses, les africains d’antan faisaient preuve d’ingéniosité et d’une grande créativité. Ils avaient la possibilité de réaliser plusieurs figures géométriques à partir de leurs cheveux.

Toute cette ingéniosité leur a d’ailleurs servi d’instrument de libération lors de la traite négrière.

En effet, pour échapper aux tortionnaires, les esclaves noirs se servaient de leurs cheveux pour réaliser des tresses de façon à obtenir un plan d’évasion.

Pour exemple : un cercle représenté une montagne, une vague représenté une rivière, une plus grosse tresse représenté des soldats, etc….

Ainsi, leurs tresses représentaient des plans de route à suivre pour s’évader afin de minimiser le risque de se faire rattraper.

D’où leurs importance cat elles servaient non seulement de plan d’évasion, de transmissions, de carte d’identité, de look, mais aussi elles servaient aussi à protéger la tête des maladies du cuir chevelu, des poux, des démangeaisons et de bien d’autres maux.

Aujourd’hui, porter des tresses, c’est aussi une manière de se réapproprier une identité.

Chaque coiffure affirme une personnalité, un style unique, une reconnection aux racines.

Le style de tressage en Afrique Noire reste reconnaissable grâce à 6 coiffures traditionnelles qui sont :

  • L’Amasunzu – coiffure traditionnelle principalement portée par les Tutsi et les Hutu du Rwanda. La coiffure Amasunzu représentait différents rôles et étapes dans la vie des femmes et des hommes. Lorsque les guerriers portaient le style, il symbolisait la force et la bravoure. Porté par les femmes, il marquait généralement l’état matrimonial et la virginité. La jeune femme portait l’amasunzu avant son mariage. Après le mariage, certaines femmes laissaient pousser leurs cheveux librement.
  • Les Nœuds Bantou – coiffure traditionnelle d’Afrique Australe des peuples qui parlaient la langue Bantou. Du mot “bantu” faisant référence aux peuples situés en Afrique subsaharienne et de l’anglicisme “knot” signifiant nœuds, les bantu knots sont des tresses enroulées sur elles-mêmes dans le but de former des choux. Il y également une autre méthode qui consiste à tortiller la mèche puis à les enrouler. Les femmes bantu portaient cette coiffure pour tous types d’occasions, notamment lors de cérémonies religieuses.
Source : Google
  • Tresses Fulani – cette coiffure tire son origine d’Afrique de l’Ouest.  Le terme Fulani est utilisé pour désigner les peulhs. Les tresses Fulani sont originaires du peuple peul ou Fula. C’est une communauté nomade, présente au Sahel et en Afrique de l’Ouest (Mali, Niger, Sénégal, etc.). Ces tresses sont ornées le plus souvent de perles, de pièces d’argent ou de cauris. Signe de créativité,  mais le plus souvent de beauté.
Source Google
  • Fils africains – cette coiffure traditionnelle existe depuis des siècles, et peut-être porte par des femmes, mais aussi par des hommes. La coiffure tire son nom des fils utilisés pour la créer. La méthode consiste à tresser les cheveux, puis à les entrelacer avec des fils pour créer une structure en forme de maille. On réaliser avec cette coiffure des bandeaux et des turbans.
Source : afroculture.net
  • Le Topknots Zoulou –  Essentiellement porté par les hommes, cette coiffure traditionnelle est très populaire chez les Zulu, les Xhosa, les Ndebele et les Mpondo d’Afrique du Sud. Quasiment identique à la technique des fils africains, mais avec un style autre.

Et pour la dernière coiffure, il s’agit de la couronne tressée – cette coiffure traditionnelle à pour origine le peuple Mangbetu du Congo. Elle permet de mettre en évidence la beauté de l’allongement du crâne, qui est un signe distinctif de beauté chez ce peuple.

Je ne peux pas finir cette article sans parler d’une grande artiste activiste, féministe, Ivoirienne Mademoiselle Laeticia Ki, qui a fait de ses coiffures une mise en scène de ses combats, de ses idées, de sa personnalité.

Toutes ses coiffures sont tressés avec de la laine, du fils de fer et une partie de ses cheveux.

Auteure du livre « Love & Justice : a journey of empowerment, activism and embracing black beauty », un ouvrage illustré de ses photographies où elle partage son expérience personnelle sur le chemin de l’amour de soi et de l’activisme, et dans lesquel, elle espère transmettre de la bienveillance, de la paix et de l’amitié.

La féminité fait également partie de ses combats, l’image que l’on donne à la femme, la grossesse, les relations…

En dehors de passer des messages par les tresses, elle utilise également la peinture comme moyen d’expression et de lutte pour les droits des femmes.

Une belle artiste que je vous invite à suivre.

J espère que cet article vous en a appris un peu plus et surtout vous aura intéressé.

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Mon top 10 des fromages Africains

Comme vous le savais, je suis d’origine française, et un bon repas se termine toujours par un morceau de fromage chez nous ( en général).

Personnellement j’adore le fromage, j’en mange régulièrement et j’essaie à chaque voyage de me faire plaisir, en goûtant d’autres modèles, d’autres saveurs…..que je ne connais pas.

C’est pour cela que je vous fait découvrir aujourd’hui comment on consomme le fromage en Afrique, et vous verrez que c’est très différent de nos habitudes européennes.

Avant tous, il faut que vous sachiez que le lait (aliment noble) est un vrai patrimoine identitaire locale en Afrique et marque ses sociétés pastorales. Sa consommation et même sa fabrication sont encrés dans les traditions des differentes communautés du continent.

Souvent consommé sous ses différentes formes : frais, caillé, en crème de beurre, en huile de beurre, en boissons lactées, il est aussi consommé en fromages, en bouillies ou sous forme de couscous….

Je démarre donc cet article par les fromages africains les plus connus au plus insolite pour moi !

1. Le Wagashi

Ici je ne vous parle pas des bonbons japonais si savoureux que vous connaissez certainement, mais plutôt de fromage.

Le « gâteau boule de fromage » est appelé wagashi ou warangashi (wagashi en dendi, gasiigue en fulfuldé, amon dans le sud) ou « fromage peul » est un fromage mou, obtenu à partir du lait entier de vache.

Traditionnellement préparé par des femmes Peuls du Sahel, il prend son origine au nord du Bénin par ses mêmes femmes Peuls.

Aujourd’hui, il est fabriqué et consommé dans plusieurs pays d’Afrique de l’ouest, tels que le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire pour ne citer que ceux-là.

Ces caractéristiques sont : « C’est un fromage mou, sans croûte, fabriqué à partir de lait de vache entier. Il est de couleur crème à blanc. Il a de petits trous. Il est légèrement acide et salé. » Source Wiktionnaire.

Il ne fond pas facilement, il possède une saveur et une texture douce qui permet d’etre consommé en cuisine, frit ou cuit et servi dans une sauce. On le retrouve aussi avec une croûte de couleur rouge, qui est dû au trempage du fromage dans de l’eau tiède avec l’extrait de feuille de Calotropis procera.

Il est rarement mangé frais.

2. Le Bouhezaa

À l’origine, le bouhezza ou fromage suspendu « Tizi-ouzou » était un fromage traditionnel obtenu par la transformation du lait de chèvre et de brebis dans l’Est algérien (régions de l’Aurès).

De nos jours la tradition de l’utilisation des 2 laits cités plus haut se perd et à tendance à aller vers l’utilisation de lait de vache.

C’est un fromage qui est obtenu par une méthode traditionnel qui consiste à effectuer le salage, l’égouttage et l’affinage dans une outre artisanale suspendu faite à base de peau de chèvre, appelée Chekoua.

Le fromage Bouhezza a d’ailleurs été labellisé du fait qu’il est produit suivant une méthode très ancienne, dans une outre de peau de chèvre (aglilm n’Bouhezza), préparée, traitée spécialement par le sel et le genièvre, et devient par conséquent le seul fromage affiné ( de 30 à 200 jours) d’Algérie, produit dans la région d’Oum El-Bouaghi.

Il peut être tartiné, mais pour la majorité du temps il est ajouté aux plats traditionnels algériens. Au terme de sa maturation, il est pétri avec un ajout de poudre de piment.

3. Le Rumi

Le rumi est le principal fromage égyptien à pâte pressée, dure, à base de lait de vache ou d’une combinaison de lait de vache et de buffle d’eau.

De forme cylindre à paroi renflée, ce fromage pèse entre 10 kg et 20 kg.

C’est une pâte pressée non cuite possédant de petits trous irréguliers. Il a une odeur distinctive, piquante, et une saveur forte et salée (plus ou moins selon son degré d’affinage) et il est souvent rehaussé de grains de poivre.

On le laisse mûrir en cave à température naturelle durant 3 mois au minimum.

Lorsqu’elles sont servies, les meules de fromage sont généralement coupées en tranches longues et minces qui s’intègrent facilement dans le pain pita. Car ce fromage est le plus souvent consommé dans du pain, avec une tasse de thé par les Égyptiens.

Il existe trois types de base de rumi, en fonction de la période de maturation: le nouveau rumi n’est pas vieilli, le rumi moyen est vieilli pendant trois ans, tandis que le vieux rumi est vieilli de huit à douze ans afin de développer autant de saveur que possible.

4. Le Kwaito

Le Kwaito ou Kesti est un fromage à pâte mi-dure, sud-africain de type gouda fabriqué à partir de lait de vache.

Il a une texture crémeuse et une saveur douce au lait sucré. Outre les variétés nature et fumées, il existe également d’autres variétés de kwaito, chacune d’elles aromatisées avec différents ingrédients tels que les grains de poivre vert, les grains de poivre noir fumé, les poivrons carnaval et aux herbes du jardin.

Il est apprécié par les Sud-africains sur un sandwich grillé ou simplement mangé sur un craquelin.

Sa fabrication n’est pas traditionnelle, mais une partie importante du processus reste manuel.

5 – Le fromage de Masisi

Fromage a pâte pressée mi-cuite, au lait de vache, il est produit dans le territoire de Masisi, en province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo.

Surnommé le « Gouda » du Congo, il est apprécié par tous les Congolais en général jusqu’à la capitale Kinshasa.

Sa fabrication a été amené par les missionnaires belges en 1970.

Elle reste rudimentaire dans les fermes locales, puisque fabriqué aux feux de bois, essoré, moulé et mis sous presse manuellement. Le lendemain, il est trempé dans un bain de saumure, affiné environ pendant 3 semaines. Il en ressort un fromage rond à la croûte de couleur jaune-brun.

De nos jours, ce fromage requiert l’implication de grands entrepreneurs pour son procédé de fabrication, et par la forte demande locale.

6 – L’Ayibe

L’ayibe ou ayib est un fromage frais maison éthiopien à la texture proche du fromage Fêta déchiqueté. Il a peu ou pas de saveur distinctif.

Le fromage est traditionnellement servi en accompagnement de divers plats épicés Éthiopiens. En raison de son peu de saveur, il est souvent combiné avec une variété d’épices douces ou chaudes.

Il est principalement fabriqué dans les maisons éthiopiennes.

Ci-dessous la recette du Ayibe :

Ingrédients

  • 2 litres de lait entier
  • 45 cl de jus de citron
  • Sel et poivre

Préparation

  • Dans une casserole, porter le lait à ébullition à feu fort. Diminuer le feu et ajouter le jus de citron. Remuer continuellement jusqu’à ce que le lait caille complètement. Retirer du feu et essorer avec une étamine.
  • Rincer à l’eau froide et essorer à nouveau. Disposer la préparation dans un bol et laisser égoutter une nuit au réfrigérateur.
  • Éliminer le liquide et assaisonner de sel et de poivre.

Source – dumplingsandmore.fr

7 – Le Caravane

Le fromage Caravane est née parmi des pâturages arrosés par la pluie, mais aussi dans l’aridité du désert mauritanien.

C’est dans la capitale, Nouakchot, où un ingénieur industriel d’origine britannique a fondé à la fin des années 1980, la société Tiviski, le premier lait laitier africain de Chamelle.

12 ans après, Caravane a été lancé, et a été bientôt surnommé «Camelbert», en raison de sa ressemblance avec le camembert.

Il faut dire que c’est un fromage unique en Mauritanie.

Fabriqué à partir de lait de chamelle pasteurisé, la caravane possède une pâtes douce, crémeuse et tendre, recouverte d’un cortex moisi de couleur blanche, mais avec un goût quelque peu plus salé qui rappelle les fromages de chèvre. Il est commercialisé sous la forme d’un carré plat de 250 g.

Sa saveur est légèrement salée et délicatement sucrée. On le consomme souvent dans les trempettes, les gâteaux et les apéritifs, tandis que sa saveur inhabituelle en fait un accompagnement idéal pour un verre de vin rouge.

Le fromage peut être consommé frais pendant les trois premiers jours de sa fabrication ou bien séché.

À certains endroits, comme en Mauritanie, c’est un symbole de l’hospitalité et est traditionnellement offert aux invités.

Possédant jusqu’à trois fois plus de vitamine C et dix fois plus que de fer, il pourrait constituer un aliment complet pour la population dans des zones arides et pauvres. En outre, cela servirait de subsistance pour les bergers de chameaux, de la Mauritanie à la Mongolie.

8 – Le tchoukou 

    

On parle ici d’une feuille de fromage

Ce fromage est originaire du Niger, et il est généralement produit par les femmes  peules et touaregs, des populations traditionnellement  éleveurs  de bétails.  

Ce qui fait la particularité de la fabrication d’une feuille de fromage est que le caillé obtenu est égoutté en l’étalant à la main, en faconnant une forme carree ou rectangulaire sur une petite natte faite en fibres de panicum.

Puis on rabat les 2 cotés sur la partie centrale et on presse légèrement pour faciliter l’égouttage.  Une fois le caillé bien égoutté, il est mis à sécher au soleil sur des nattes qui une fois le fromage sec lui laisseront les marques de leurs tiges .

Finalement le tchoukou se présente sous forme de feuille sèche striée, carrée ou rectangulaire, d’une vingtaine de cm de longueur. Son poids moyen avoisine 200g .

Le temps de séchage dépend des saisons allant de 4 heures en saison sèche, à une journée entière pendant l’hivernage.

Sa couleur est jaune clair du fait de la matière grasse qu’il contient, et fonce avec le temps ce qui s’accompagne d’un renforcement du goût.

On peut consommer le tchoukou tel quel à la mode touareg avec du thé, dans la boule ou, dans la bouillie  de mil et dans bien d’ autres préparations culinaires du pays.

9 – Le tikammarin

Merveille de transformation et de transmission dans la fabrication traditionnelle de ce fromage.

Pour faire des Tikammarins, les touaregs conservent des estomacs séchés de jeunes chevreaux, qui ont fait abondamment téter avant de les sacrifier. Les morceaux séchés d’estomac servent de présure et sont mélangés à du lait frais dans un grand vase en bois. Le lait coagule et prend la forme d’une masse pâteuse, appelée akrou. 

On dépose ensuite une louche d’akrou sur une natte, on la pétrit avec les mains pour en faire égoutter l’eau et on lui donne la forme d’un petit fromage plat qu’on laisse sécher sur un chassis ou plus traditionnellement sur des branches d’arbres. L’épaisseur du fromage se situe entre 0,5 et 1 cm.

Le séchage complet des fromages retournés tous les deux jours, est obtenu au bout d’une semaine.

Après quelques jours, le fromage est manipulable et consommable: croqué tel quel quand il n’est pas trop dur ou pilé et consommé avec des dattes, de la viande séchée ou bien de la crème de mil dont il améliore le goût et la qualité.

A noter que le fromage séché à l’ombre est plus doux que celui séché au soleil.

Au bout d’un mois, on peut croquer ces petits fromages très secs. Par contre quand ils sont laissés à sécher plus longtemps, ils deviennent si durs qu’il faut les réduire en poudre avant de les mêler à d’autres aliments pour pouvoir les manger.

10 – Le toulsan

Contrairement au fromage également fabriqué par les touaresgs, le Toulsan est un fromage de lait baratté acidifié.

Après avoir barraté le lait, on extrait le beurre et on garde le petit lait qu’on chauffe jusqu’à ébullition. Le coagulum est ensuite filtré sur un panier de paille tressé appelé faisselle. A partir du coagulum, on forme des fromages cylindriques de 6 à 8 cm de diamètre sur 2 cm d’épaisseur.

Ils sont mis à sécher, et deviennent vite aussi durs que les cailloux du désert.

Ils sont toujours réduits en poudre avant d’être consommés car vraiment trop trop dur. En plus de leur consistance extrêmement sèche, ces fromages ont pour autre spécificité d’être peu salés.

En effet, on ne sale jamais les fromages au Sahara.

Sa consommation l’a plus connu, consiste à mélanger cette poudre de fromage à des boulettes de dattes.

Cette technique de fabrication permet d’obtenir un produit qui se conserve longtemps, et qui, utilisé comme ingrédient dans la cuisine, fournit un apport non négligeable de protéines et de matières grasses aux habitants du Sahara.

Pour terminer cet article, je dirai que le lait, ainsi que tous ses produits dérivés, fabriqués dans les traditions ou non, est un aliment très important dans toutes les communautés en Afrique.

De part ses valeurs nutritives des mammifères dont il est tiré, il devient indispensable pour certaines cultures pastorales et dans le quotidien bien encré pour d’autres.

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Les gaZëlles de Dakar

Pleins feux sur une artisan qui avait pris ses quartiers au Sénégal, mais qui vient de s’installer sur Abidjan, après plusieurs allez retour, et nous faire découvrir encore plus son artisanat pendant des pops up ou dans des concepts stores en vogue.

Véritable intermédiaire entre l’art du bogolan et sa vision du fait main, je vous laisse découvrir Gaëlle à travers cet interview.

On démarre d’abord par vos origines et votre parcours de vie avant les gazelles de Dakar, quels sont ils ?

D’origine franco brésilienne, de père français et de mère brésilienne, j’ai un pied dans chaque culture.

Je suis infirmière de formation et en arrivant au Sénégal c’est tout naturellement vers le poste de santé de Gorée que je me suis tournée afin d’y travailler .

Au fur et à mesure de mon immersion en terre sénégalaise, j’observais les pratiques médicinales et cette nature omniprésente.

J’ai ainsi découvert le bogolan et suis tombée amoureuse de ce tissu qui est le lien entre la nature et la santé !

En effet ce tissu est teint avec des décoctions de plantes que l’on peut appliquer sur les jeunes accouchées ou sur les jeunes circoncis en guise de cataplasme.

D’où vous est venue l’idée de démarrer cette aventure d’entreprenariat ? Pourquoi ce choix ? Et le nom de votre marque, expliquez nous ?

Les couleurs, l’odeur, la signification, la valeur, la beauté de ce tissu, m’ont bouleversé et c’est ainsi que je me suis dit que je voulais en porter chaque jour par petite touche .

Au Sénégal, les artisans de Dakar ont des doigts en or je me suis dit qu’offrir du travail était une façon de soigner.

Ce qui avait du sens également dans ma démarche.

Et afin de personnaliser et de d’adapter les bogolans de notre marque j’ai dessiné moi même mes motifs.

C’est ainsi que sont nées les gaZëlles de Dakar.

Je m’appelle Gaëlle et le pluriel enveloppe l’équipe des artisans qui la compose.

Parlons du bogolan. Vous le sublimez dans toutes vos créations. Plus qu’une tenture, que représente il pour vous ?

Le « bogolan «  des gaZëlles allie le savoir faire ancestral malien, au travail des artisans sénégalais et ivoiriens qui, grâce à des matières naturelles chinées dans chaque pays le mettent en valeur .

Ainsi nous obtenons un objet émanant de la nature africaine mis en valeur par des artisans aux doigts en or.

Des pièces rares et magnifiques.

« Notre coton porte le label ECOCERT, les pigments utilisés sont entièrement naturels, soit d’origine végétale ou d’origine minérale.

Les plantes, une fois infusées, servent à fabriquer du compost, et les écorces, une fois les couleurs extraites, servent de combustible.

 Enfin, les eaux usagées servent à l’arrosage des plantes. Le procédé est entièrement écologique. » Extrait du site web

Pouvez vous nous donner une petit résumé de la fabrication avec ce tissu, de vos articles ? Comment les concevez-vous ?

Je dessine mes dessin sur papier avec une pièce de 100 frs qui sert d échelle à l’artisan peintre.

J envoie ainsi mes dessins qui suivent mon histoire de vie, les motifs de la plage d’Ipanema à Rio de Janeiro sur lesquels j’ai appris à marcher, la nature omniprésente dans ma vie, en imprimant des bogolans unis, le bleu indigo de la mer, le vert uni de la forêt , le gris éléphant de la robe de l’éléphant, puis tous les animaux de la savane. Le zèbre, la girafe , le lion.

L’artisan bogolan part cueillir, filer, tisser le coton, puis prépare ses décoctions de plantes d’écorces d’arbre de fleur et dessine à main levée nos dessins selon le procédé ancestral du bogolan.

Nous recevons ensuite à Dakar et Abidjan les pagnes de tissu que nous partageons entre chaque artisan, pour qu il puisse ainsi œuvrer .

Afin de mettre en valeur ce tissu magique et magnifique je cherche des matières premières propres à chaque pays .

A savoir selon les pays les bois sont différents.

Nous cherchons des chutes de bois spécifiques au pays , chutes de bois rouge au Sénégal et chutes de cocotiers en Côte d’Ivoire.

Et je suis en lien avec une coopérative de terre cuite de Katiola pour un nouvel objet spécifique à la Côte d’Ivoire:) .

Quels sont vos espoirs pour l’avenir de la transmission des savoirs faire ?

Dans nos ateliers cela fourmille de monde et les anciens sont à la manœuvre, mais entre chacun de mes passages je découvre des jeunes visages en formation.

L’artisanat reste pour nous ce qu’il y a de plus noble puisqu’il allie la nature africaine au travers du bogolan des matières premières chinées , et le travail des mains qui va magnifier cet alliage!

Quand on promeut l’artisanat, on valorise le travail des mains un savoir faire ancestral et le temps passé sur chaque pièce.

Chaque pièce sera unique et nous nous efforçons de nous améliorer à chaque collection.

Quels sont vos projets pour le future des gaZëlles de Dakar ?

Mon projet serait de trouver en Côte d’Ivoire du cuir végétal.

Ouvrir une école d’artisans, afin de former les générations futures et ouvrir ce workshop aux artisans du monde entier afin d’en faire un lieu d échange et de transmission de savoir.

Petit mot de fin

Merci Gaëlle pour le temps que tu m’as accordé pour répondre à mes questions. Cet interview me permet et nous permet d’en connaître plus sur toi et sur tes motivations dans ton projet.

On y découvre, une artisan très engagée dans la continuité des savoirs artisanaux sur le bogolan, la transmission des gestes, d’où « Les gaZëlles de Dakar » qui met en lumière cette tradition ancestrale, tout en le sublimant et en le mettant en valeur à travers des accessoires modes ou par des objets de décoration.

Des produits qui font du bien.

Pour plus d’informations :

Facebook : lesgaZellesdeDakar

Instagram : les_gazelles_de_dakar

Site internet : http://www.bogolan.fr/

Mail : lesgazellesdedakar@bogolan.fr

L.E créations

Liliane Estievenart
Créatrice de la marque L.E créations,
spécialisé dans la confection de sacs, accessoires et vêtements

Aujourd’hui je vais vous faire découvrir ou re-découvrir une grande dame artisan sur Abidjan. Du goût,  des finitions,  des détails qui ont fait sa renommée.

Allez interview décryptage pour en apprendre plus sur elle.

L – « Le village » est le nom de votre boutique. Votre première boutique sur Abidjan, malgre un show room qui marchait du tonnerre. Qu’es-ce qui a motivé ce choix ? Et pourquoi ?

Une boutique je pense que c’est l’aboutissement de beaucoup d’année de travail et il était temps d’avoir pignon sur rue.


C’est vrai que j’avais un showroom mais c’était à domicile, ce n’était pas vraiment évident de recevoir les gens chez moi.

E – Éducation africaine ou libanaise ? Vous avez cette bi-culture en vous..c’est un plus pour vous cette double culture et éducation que vous avez eu et que vous donnez aujourd’hui à vos enfants ?

Je pense que ce métissage m’aide énormément dans ma créativité, je prends le bon des 2 cotés.

C – Création. Comment se transforme une idée de création ? Donnez-nous un exemple ?

Je m’inspire énormément de ce qui existe je rajoute ma touche personnelle.

Pour exemple, le tout premier sac que j’ai fais était Le cabas Vanessa Bruno.

À paillette, j’ai rajouté une doublure en pagne à l’intérieur, puis j’ai fais la anse plus longue pour pouvoir le mettre plus facilement à l’épaule.

R – Retour. Changeriez-vous quelques choses dans votre vie ou dans votre travail, si vous pouviez faire un bon en arrière ?

Je ne pense pas que je changerais grand chose.

Pour moi chaque chose arrive à point nommé.

E – Enfants. Vous êtes maman de deux grands enfants. Sont-ils une inspiration, une motivation dans votre travail d’artisan-créateur ? Prennent-ils part à vos créations ?

Oui énormément.


Sources d’inspirations je ne sais pas trop, quoi que ma fille me donne certaines idées.

J’espère qu’elle me succèdera,
mais je dirais plutôt que ma motivation, c’est eux qui me permettent de me lever tous les matins et d’aller bosser.

A – Artisanat. Vous avez démarré handmade et vous continuez encore handmade. C’est un résultat unique garantie. Vous y tenez à cette qualité de travail et pourquoi ?

Oui, je tiens à garder l’artisanat par ce qu’il n’y a rien de tel.

Je n’ai pas envie de me laisser débordé par l’industrialisation.

J’aime cette façon de rester au contact de ma clientèle.


Évidemment j’ai envie de m’agrandir mais sans pourtant oublier d’où je viens.

T – Le temps. Quels sont vos espoirs en l’avenir ?

Pouvoir mieux m’exporter vendre partout dans le monde.

I – International. Vous avez des articles vendus dans certains concepts stores européens et africains. Notre star nationale du chocolat, également vous encourage à chaque fois qu’il le peut…C’est quoi la force de L.E créations a l’international ?

Effectivement j’ai des distributeurs dans la sous régions et quelques particuliers qui revendent mes articles en Europe.

Je pense que ma force a l’étranger viens surtout de la qualité de mes finition, qui reste le standard international.

O – Organisation. Faites vous des actions sociales, humanitaires ? Quelle cause vous touche le plus.et pourquoi ?

Je ne suis pas réellement impliqué dans une association, mais à chaque fois que j’ai l’occasion de pouvoir aider je le fais volontairement.


Je le fais aussi au quotidien dans mon entourage.

N – New. Une nouvelle boutique, dans une nouvelle ville, l’envissagez-vous ?

Oui j’y réfléchis je cherche même une bonne opportunité dans la zone nord d’abidjan.

Je n’ai aucune idée pour une autre la ville.

Pour moi le plus important c’est d’avoir des représentants partout dans le monde, et si un jour je peux ouvrir une boutique ailleurs dans le monde, pourquoi pas.

S – Seller. C’est quoi le Best seller de votre marque, tous articles confondus ? Où si vous préférez, quel est l’article selon vous qui a fait votre renommée ?

Je vais dire que c’est le jute, car les gens me reconnaissent dans cette matière.

Après chaque mois mon top dix des ventes évoluent et j’aime ça par ce que je ne dépends pas que d’un seul article.

Un petit mot de fin


Je souhaite remercier toutes ses personnes qui me font confiance depuis ses nombreuses années que j’espère ne jamais décevoir.

Merci beaucoup liliane pour cet interview que tu as bien voulu m’accorder. J’y découvre une femme entière et pleines de tempérament.

Pour plus d’information :

Contact : +225 07 07 07 80 41

Facebook : https://www.facebook.com/LECREATIONS.ABIDJAN/

Instagram : https://instagram.com/l.e.creations?igshid=YmMyMTA2M2Y=

Adresse mail : lecretions@hotmail.fr

La philosophie Ubuntu

La théologie du pardon ? La théologie de la réconciliation ? La théologie d’unification ? Une Utopie ? Une Urgence ? Une Réalité ??

La photo de couverture, illustrée par le Nouvel Observateur me permet également de démarrer cet article, par ses 2 phrases qui résument pour moi, l’esprit de cette philosophie :

 « Mon humanité est entremêlée, inextricablement liée, à la tienne. Lorsque je te déshumanise, je m’inflige le même traitement inexorablement ». DESMOND TUTU

CheminNeuf NetforGod

Au départ, je ne comprenais pas bien l’esprit Ubuntu, mais après avoir fais mes recherches….politique, démographique, spirituel et civique…..j’ai pu comprendre que bien que ce soit au départ, une philosophie de vie africaine, la pensée Ubuntu ne se résume pas à un continent…c’est vraiment un esprit d’humanité, d’humilité et de partage, où tous reste à créer.

Mais vous me direz ok, mais c’est quoi la philosophie Ubuntu?

Il est difficile de déterminer quand cette philosophie est apparue, car au départ c’est une éthique qui est apparue dans les sociétés africaines séculaires, liés à leurs manières de vie

Pour Wikipédia, Ubuntu est une philosophie humaniste.

C’est une manière de penser et de fonctionner qui existe dans presque toutes les langues bantoues d’Afrique. En langue xhosa, le terme ubuntu désigne l’humanité, et en kinyarwanda, la générosité.

Considéré par beaucoup comme un mot magique, cela va au delà du simple mot, ou concept. C’est tout un monde, un univers, une conception des relations humaines, qui fait de la communauté une priorité, devant l’individualisme. Il doit y avoir une interdépendance entre les êtres humains.

Passion Africa Travel

Il est revenu avec force en Afrique du Sud par les prix Nobel de la paix Nelson Mandela et l’archevêque Desmond Tutu pour dépeindre un idéal de société opposé à la ségrégation durant l’apartheid puis pour promouvoir la réconciliation nationale en Afrique du Sud.

Quelqu’un d’ubuntu est ouvert et disponible pour les autres, dévoué aux autres, ne se sent pas menacé parce que les autres sont capables et bons car il ou elle possède sa propre estime de soi — qui vient de la connaissance qu’il ou elle a d’appartenir à quelque chose de plus grand — et qu’il ou elle est diminué quand les autres sont diminués ou humiliés, quand les autres sont torturés ou opprimés. » Desmond Tutu

Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. Nelson Mandela

Avec les événements liés au terrible meurtre de l’afro-américain George Floyd par des policiers blancs à Minneapolis aux États-Unis, le Black Lives Matter, a rendu cette philosophie encore plus forte, car il a permis de montrer une grande unité entre les peuples.

À l’occasion des commémorations du centième anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, le 17 juillet 2018 à Johannesburg, en Afrique du Sud, Barack Obama l’a expliqué comme suit :

« Mon humanité est inextricablement liée à ce qu’est la vôtre »

Barack Obama

Il y a une unité pour l’humanité ; c’est en partageant avec les autres et en nous occupant de ceux qui nous entourent que nous nous réalisons. Barack Obama

Où également avec la petite fille de L’archevêque Desmond Tutu, très célèbre porte-parole de la philosophie Ubuntu, qui a fait un livre afin d’en expliquer les principes.

« Le principe sous-jacent le plus crucial d’ubuntu est sans doute le respect, autant pour soi-même que pour autrui ». 

« L’idée est simple : si une personne se respecte elle-même, elle est beaucoup plus susceptible de faire de même pour les autres. »    Mungi Ngomane, petite fille de L’archevêque Sud-africain Desmond Tutu

Cette philosophie invite à revoir ou améliorer notre manière d’être au monde en nous engageant auprès des autres et en faveur de la planète, même par de toutes petites actions. Cette lecture riche en enseignements ouvre la voie à un apprentissage de toute une vie.

Dans certaines régions d’Afrique australe, les valeurs d’Ubuntu s’apprennent dans l’éducation, au sein de la communauté. Si on dit d’une personne qu’elle a l’Ubuntu, cela veut dire que cette personne l’a acquis et la manifesté en s’occupant des autres. Une preuve d’amour pour les autres, d’amour gratuit, qui se manifeste par des actes.

Pour mieux comprendre ses valeurs, en voici les 14 principes :

1.Se voir dans autrui
2.L’union fait la force
3.Se mettre à la place de l’autre
4.Élargir sa perspective
5.Faire preuve de dignité et de respect envers soi et les autres
6.Croire en la bonté de chacun
7.Préférer l’espoir à l’optimisme
8.Chercher à créer du lien
9.Le pouvoir du pardon
10.Célébrer notre diversité
11.Accepter la réalité (aussi douloureuse soit-elle)
12.Trouver l’humour dans notre humanité
13.Pourquoi les petites choses font une grande différence
14.Apprendre à écouter pour mieux entendre

L’ubuntu est donc un savoir-être, une pratique de la fraternité au quotidien : c’est le fait d’aller vers l’autre avant même que celui-ci en formule la demande. Nous parlons d’une bienveillance de chaque instant, d’une solidarité spontanée et inconditionnelle qui se fonde sur la capacité à se mettre à la place de l’autre, et donc implique une responsabilité de l’individu en lien avec sa communauté.

Un individu est un individu à cause des autres individus. Nelson Mandela

Elle est aussi l’idée de protection de toutes les formes du vivant. Il y a une dimension écologique et aussi une dimension spirituelle, puisqu’elle se connecte au passé à travers les ancêtres, puisqu’elle transmet aussi leurs mémoires vivantes.

Cette pensée se distingue peut-être des pensées philosophiques occidentales par le fait qu’elle est aussi un savoir-vivre. Et donc de ce fait, cela me fais penser à certains passages de la bible, où on nous enseigne à ne pas faire à notre prochain, ce que l’on aimerait pas que l’on nous fasse.

Par ailleurs, des chefs spirituels comme le 14eme Dalaï-lama y voit aussi une similarité avec la croyance fondamentale selon laquelle nous sommes tous interdépendants et devons avoir le sens de la responsabilité universelle.

Ce n’est pas une idéalité abstraite, elle est une pensée à vivre et à appliquer. Et de fait, tout dans la Nature est lié. 

Par exemple, les humains et les animaux se nourrissent de végétaux ou d’autres animaux, qui se nourrissent eux-mêmes de l’énergie solaire et d’énergie vivante, ce qui signifie que nous sommes le soleil, l’eau, la matière et l’oxygène. Nous sommes au carrefour de toutes les influences de l’univers, le point de rencontre de toutes les énergies cosmiques.

Au final, l’ubuntu dans la philosophie africaine est la prise de conscience que nous vivons tous d’une seule vie, d’un seul monde, mais que notre existence dépend de celle des autres et du Tout.

Plusieurs artistes en ont prôné les valeurs et fais perdurer sa philosophie dans leurs différents arts, comme : Aimé Césaire, Fela Kuti, Miriam Makeba, jusqu’à Alain Mabanckou,….. pour ne citer qu’eux.

Le sujet vous a plu et vous voulez en apprendre d’avantage ?

Palais de Tokyo

Aller vite découvrir par l’art, ce qu’est l’esprit et la philosophie Ubuntu. Il se tient actuellement et ce depuis le 26 novembre 2021 dernier et jusqu’au 20 Mars 2022, l’exposition  » Ubuntu, un rêve lucide », au Palais de Tokyo à Paris en France.

Avec 20 artistes représentés, elle tend à démontrer l’humanité et la cohésion africaine entre les peuples et avec le monde qui l’entoure.

Une belle exposition avec les artistes :

Jonathas De Andrade, Joël Andrianomearisoa, Michael Armitage, Bili Bidjocka, Kudzanai Chiurai, en collaboration avec Khanya Mashabela et la participation de Kenzhero, Nolan Oswald Dennis, Lungiswa Gqunta, Frances Goodman, Kudzanai-Violet Hwami, Richard Kennedy, Grada Kilomba, Turiya Magadlela, Ibrahim Mahama, Sabelo Mlangeni, Meleko Mokgosi, Serge Alain Nitegeka, Daniel Otero Torres.

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