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Paul Ledron

Autoportrait : Paul Ledron

Un designer qui mixe avec des influences modernes, tout en restant dans le respect des traditions.

Une recherche d’innovation, d’expression positive et d’équilibre dans ses œuvres.

Il s’agit de Paul Ledron, un artiste qui éclos de plus en plus dans le milieu très serré des designers africains en général.

On démarre tous de suite cette interview afin de mieux connaitre la personne. « Paul Ledron bonjour..

Parcours – Racontez-nous le vôtre en quelques mots.

Je suis né au Mali et j’ai grandi en Côte d’Ivoire, où je suis arrivé à l’âge de 11 ans.

Dès mon plus jeune âge, j’étais fasciné par le design et la création. Cette passion m’a conduit à Londres, où j’ai étudié le design industriel, une discipline qui m’a permis de comprendre comment allier créativité et fonctionnalité.

Après mes études, je suis resté encore quelques années à Londres pour affiner mon style et explorer différentes facettes du design. Mon parcours m’a ensuite mené en Bulgarie, où j’ai obtenu un Master en création et gestion d’image de marque.

En 2021,j’ai fait le choix de revenir en Côte d’Ivoire, à Abidjan, pour me consacrer pleinement au développement de ma vision du design, en intégrant les influences culturelles qui m’entourent eten collaborant avec les artisans locaux.

Afrique – Un continent de sang et de cœur ? Vos origines influencent-elles vos réalisations, vos inspirations ?

L’Afrique est mon continent de sang et de cœur, et mes racines influencent profondément chacune de mes créations.

À travers mes œuvres, je m’efforce d’explorer et de réinterpréter les
cultures qui m’ont façonné, tout en y insufflant des touches de modernité.

C’est un processus bidirectionnel : je découvre de nouvelles choses sur moi-même en revisitant mes créations passées, et chaque nouvelle pièce que je conçois devient une forme d’introspection.

Créer est un voyage introspectif où je m’ouvre au monde tout en explorant mes propres racines.

Cela me permet non seulement de célébrer mon identité culturelle, mais aussi de proposer des créations authentiques et sincères.

Ustenciles – Et oui comme en cuisine, nous avons nos fouets, nos marquises, nos cul de poules,…et vous quels sont les vôtres pour la création et la fabrication? Faites-vous des prototypes?

Mon processus de création commence toujours par le dessin, une première étape qui me permet de donner forme à mes idées.

À partir de ces croquis, je passe à la modélisation 3D, une compétence que j’ai développée durant mes études en design industriel à Londres.

Ce processus implique souvent plusieurs versions avant d’arriver à la forme finale qui me satisfait.

Ensuite, je crée des plans de production détaillés et me rends à l’atelier, où je travaille en étroite collaboration avec des artisans locaux.

Ensemble, nous réalisons un ou plusieurs prototypes, ajustant chaque détail jusqu’à ce que je sois pleinement satisfait.

C’est seulement après cette étape que la pièce finale voit le jour.

Liberté – Le design des meubles , vous laisse une liberté créative…mais la réalité de la fabrication vous limite dans cela où non ?

Ce qui m’a toujours attiré dans le design de mobilier, c’est la liberté créative qu’il permet.

C’est l’une des disciplines du design où l’imagination peut vraiment s’exprimer, avec un champ d’action immense pour expérimenter et innover.

Toutefois, la réalité de la fabrication en Côte d’Ivoire m’a demandé de m’adapter.

SÉDJAN – Édition ouverte 2023

Ayant été formé dans des ateliers modernes et bien équipés, il a fallu que je m’ajuste à une méthode plus artisanale, où tout n’est pas entièrement automatisé.

Ce retour à un processus semi-artisanal m’a parfois posé des défis, mais j’ai appri à m’adapter, et c’est cette flexibilité qui fait la force d’un designer.

Bien que je ne me sente pas limité dans mes idées, la production reste un défi en raison du temps nécessaire pour réaliser chaque pièce à la main.

Cependant, cela rend chaque meuble unique, avec une attention portée aux détails que seul le travail manuel peut offrir.

Légèreté – Vos lignes rendent vos meubles léger, faciles, comme une évidence. Vous recherchez cette émotion de légèreté? Quelles sont les vôtres quand vous créez ? Et quels ressentis cherchez-vous pour l’acheteur ?

Je ne poursuis pas nécessairement la légèreté dans mes créations, mais je suis toujours à la recherche de l’essence de chaque pièce.

Mon objectif est de capturer une idée, une émotion, et
de la traduire en forme tangible.

Une fois que je sens que cette essence est bien incarnée dans un meuble, je considère la pièce terminée.

Bien sûr, l’ergonomie et l’usabilité sont des aspects que je prends en compte, mais ma valeur ajoutée réside dans ma capacité à trouver l’équilibre entre simplicité et expressivité.

Je suis influencé par le minimalisme et le style Japandi, qui marient simplicité, confort et chaleur.

À cela, j’ajoute des éléments propres à la culture ouest-africaine : le respect des traditions, la joie de vivre, et une chaleur expressive.

Ces influences se reflètent dans mes pièces, créant un design qui aspire à faire ressentir des émotions positives, que ce soit le calme, l’excitation ou l’émerveillement.

Mon processus créatif continue d’évoluer au fil du temps, tout comme moi.

Événements – Parlez-nous de ceux où vous avez participer qui ont été les plus marquants, ainsi que les dates de votre agenda à ne pas manquer .

L’un des événements les plus marquants de ma carrière a été ma participation au YoungDesigners Workshop, organisé par Jean-Servais Somian, un mentor qui a été d’un soutien précieux pour moi (et qui l’est toujours).

Cet atelier avait pour objectif de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de designers de mobilier en Côte d’Ivoire, et Jean-Servais nous a guidés avec patience et passion pendant plus d’un an.

Cette expérience a été une véritable école, me permettant de m’adapter aux réalités locales tout en m’ouvrant à l’idée d’intégrer plus d’art dans mes créations.

L’atelier s’est conclu par une exposition à l’emblématique Fondation Donwahi en 2022.

En 2023, toujours sous l’impulsion de Jean-Servais, j’ai eu la chance d’exposer à la Paris Design Week avec d’autres designers du workshop, à la galerie 110 Véronique Rieffel.

Ce fut une opportunité extraordinaire de recueillir des retours internationaux et de montrer mon travail à un public plus large.

Aujourd’hui, je prépare avec enthousiasme ma participation à la Biennale de Dakar, où j’ai été sélectionné pour présenter de nouvelles pièces du 7 novembre au 7 décembre 2024

Désigner – C’était une évidence ?

Enfant, je rêvais d’être inventeur, et pour moi, le métier qui s’en rapprochait le plus était celui de designer produit.

J’ai toujours été animé par une grande curiosité, et le design, qui combine art et sciences, m’a semblé le domaine parfait pour explorer toutes ces passions.

Durant mes études, j’ai découvert que le design avait le potentiel de transformer notre manière de consommer et de vivre, même si un designer seul ne peut pas changer toute une société.

Cette formation, à la fois théorique et pratique, m’a permis de travailler avec différents matériaux et, notamment, de développer une affinité particulière pour le bois.

C’est ainsi que mon amour pour le design de mobilier est né.

À mes yeux, c’est l’un des domaines offrant le plus de liberté créative.

Une chaise peut sembler simple, mais ce sont les choix du designer qui lui donnent sa personnalité unique.

SAMA 2023

Avec du recul, devenir designer parait avoir toujours été une évidence, même si je n’en avais pas conscience plus jeune.

Pour rester créatif, je m’inspire de ce qui a été fait par le passé et de ce qui se fait actuellement.

Repères – En avez-vous pour rester ouvert et créatif dans votre métier ?

Cette curiosité constante est, selon moi, essentielle pour nourrir l’imagination et l’innovation.

J’aime explorer, comprendre et réinterpréter, et cela alimente mon processus créatif.

Par ailleurs, je pense qu’un bon designer doit être autocritique. Quand je crée, je cherche à satisfaire ma curiosité et ma créativité, mais la pièce doit également passer mon propre test critique.

C’est seulement quand ces trois éléments sont réunis que je considère une œuvre prête à être partagée.

Originalité – Pouvez vous nous dire à votre avis qu’es ce qui vous différencie des autres designers ?

Mon originalité vient d’un mélange unique de mes origines et de mes influences.

Avec un père martiniquais et une mère métisse malienne et allemande, j’ai grandi dans un environnement riche en diversité culturelle.

J’ai eu la chance de voyager, d’habiter et de m’inspirer de plusieurs cultures, ce qui se reflète dans mes créations.

Ma curiosité naturelle me pousse à autant explorer l’héritage culturel ouest-africain que ce qui se fait ailleurs dans le monde.

Mon style est un cocktail d’influences multiculturelles, d’innovation et de respect des traditions, créant quelque chose de nouveau mais familier pour ceux qui observent mes pièces.

Je ne pourrais pas définir précisément ce qui fait du « Paul Ledron« , mais je sais reconnaître quand une pièce ne correspond pas encore à ma vision.

C’est pourquoi certaines créations prennent plus de temps à aboutir que d’autres, car elles doivent parfaitement incarner mon identité.

Nuancier – Vos réalisations pour la plupart sont de couleurs neutre, car le bois y est vraiment mis en beauté.  Mais j’aimerai savoir quelle sont vos couleurs préférées ? Et Pensez vous créer des designs en couleurs autres que le noir et le bois?

Mes goûts en matière de couleurs évoluent avec le temps, mais actuellement, je suis particulièrement attiré par le jaune moutarde et le violet.

Jusqu’à présent, j’ai principalement utilisé des finitions naturelles pour mettre en valeur les essences de bois ou du noir laqué pour
mettre en valeur les formes de mes créations.

Cependant, j’ai des projets en cours qui exploreront davantage les couleurs et les textures, et je suis impatient de les dévoiler en 2025.

Ces nouvelles pièces continueront d’allier esthétique et fonctionnalité, mais avec un jeu de couleurs et de textures plus poussé pour enrichir l’expérience visuelle et tactile.

Mot de fin

Merci beaucoup Paul Ledron d’avoir bien voulu m’accorder cet interview….beaucoup de passions dans vos réponses et de profondeur.

Je découvre un artiste qui se sert des forces de son parcours,  de ses acquis, de ses traditions ancestrales originelle pour nous transmettre à travers ses œuvres une sensation familière de bien-être et de confort, tout en alliant le beau et l’utile.

On vous souhaite une belle exposition à la Biennale de Dakar, et une belle et longue carrière enrichissante.

Pour plus d’informations :

Instagram : Paul Ledron

Site internet : Paul Ledron

Claire Marboeuf

Aujourd’hui je m’intéresse à Claire, une artiste française, adoptée de l’Afrique, qui retranscrit à sa manière ses émotions et ses ressentis.

On démarre sans plus attendre avec mon interview décryptage.

Claire Marboeuf – Photographe Plasticienne

C – Claire. Décrivez votre personnalité en 4 mots.

Créative, intuitive, curieuse, impatiente.

L – Libre. Quand vous créez, vous vous laissez guider par votre feeling du moment ou vous vous imposer des étapes de création ?

Ça dépend des moments!

J’ai parfois des photos très inspirantes pour moi et là je me laisse
transporter par ce qui vient. C’est à dire que je vois ce que sera la photo avant de la travailler.

Et parfois j‘ai envie de faire des choses qui ne me viennent pas naturellement et là ça devient plus compliqué pour moi.

En ce moment, je travaille une photo comme ça et je ne sais pas ce que ça va donner, je n’ai pas de vision sur ce qu’elle sera, peut être sera-t-elle interessante. Ou pas.

A – Votre rapport avec l’Afrique, quel est-il ?

Je vis en Afrique en famille depuis treize ans maintenant. Nous sommes passés par le Maroc, le Ghana et sommes depuis bientôt neuf ans en Côte d’ivoire.

J’aime ce pays, ce continent. Ce n’est pas le mien mais je m’y sens adoptée.

J’aime sa générosité, son accueil, son humour, sa lumière.

C’est ici que j’ai développé la photo, parce que je voyais des scènes qui me touchaient et que j’avais envie de partager.

J’ai beaucoup de gratitude. Je ne pense pas
que j’aurai pu trouver cette inspiration ailleurs qu’ici.

I – Inspiration comment vient-elle ?

Elle me vient des photos que je prends, et par les photos, des histoires que j’ai envie de raconter.

Une photo, comme une peinture, nous parle. Je travaille au gré de mes sensibilités.

Par exemple, la photo l’arbre monde, me vient de mon envie de dire le lien avec la nature qui devient une religion en soi. Je suis touchée par ces croyances animistes ici parce que je les
partage.

« L’arbre monde »

Pour moi la nature est le tout qui nous lie tous, le vivant dans sa globalité.

J’avais envie de le montrer dans une photo et de l’écrire pour que ce soit complet et ainsi boucler la boucle.

R – Relation avec l’art en général. Inspiration, liberté…où commence l’art et où finit-il selon vous ?

Je suis une amatrice d’art en général.

J’adore me promener dans les musées et les galeries,
m’inspirer du travail des autres aussi et particulièrement du travail de la lumière chez les peintres comme Turner Ou hopper.

Pour la photo, des photographes comme Salgado, Harry Gruyaert pour
la street photo ou, dans un autre style, Annie Lebovitz pour ses incroyables mises en scènes photographiques font tout mon bonheur visuel.

Pour répondre à la question, je dirai que l’art ou la
création commence toujours quelque part mais n’a après que des limites physiques.

L’esprit, l’inspiration peut tout.

Le travail de JR est très inspirant pour ça; Les limites ne sont que dans nos têtes.

E – Enfance. Racontez-nous vos origines, votre parcours…

Je suis française. J’ai grandis dans la ville de Guerande en Loire Atlantique.

Pour mon parcours, je me suis cherchée pendant des années. J’ai commencé des choses que je n’ai pas terminé.

Il était évident que j’étais artiste même enfant. Je travaillais toutes les matières, j’écrivais. C’était une véritable passion. Mais sans exceller dans quoi que ce soit, c’était si compliqué de choisir.

Je pense que j’ai trouvé ma voie dans la création, elle peut après revêtir différentes formes, la photo est une étape. Je réfléchis à l’idée de « sortir du cadre » mais sans succès pour le moment.

En pleine création

M – Matière. Elle est très importante dans vos réalisations. Pouvez-nous expliquer cette passion ?

Avant de faire de la photo, je faisais de la mosaïque, notamment en Côte d’Ivoire, de la mosaïque sur des masques africains. J‘aime le toucher, c’est moins possible avec une photo mais j’aime pouvoir promener mes doigts sur la matière, la sensation que cela procure.

C’est horrible pour moi de ne pas pouvoir toucher! Ensuite prendre des photos n’était pas une fin en soi.

Je voulais les retravailler à ma guise et je suis une collectionneuse de matière, vieux journaux, jolies pensées, images inspirantes, tissus… J’ai juste fusionner tout ça en y ajoutant de la peinture.

A – Artiste. Quel artiste êtes-vous ? Comment definissez-vous vos créations ?

Je dirais photographe plasticienne qui doute souvent.

Je suis impatiente et m’ennuie vite. J’ai besoin de nouveaux objectifs, d’être stimulé par les voyages et les rencontres et j’ai besoin
d’évoluer dans mon travail.

Je commence à écrire des textes avec mes photos aussi parce que j’ai l’impression que les photos en elles-même ne racontent pas tout. Avec l’écrit, je dis l’ambiance, le climat, les bruits…

R – Réalisation. Comment se passe les étapes de vos créations ?

Evidemment je commence par aller prendre des photos dans les quartiers populaires d’Abidjan le plus souvent.

Ensuite je fais un tri, je choisis celles qui me parlent, qui seront intéressantes à travailler et je les imprime en noir et blanc.

Commence ensuite mon travail de peinture et collage.

B – Biodiversité. On la voit dans vos photographies, tant par les végétaux, les détails de la ville, les activités des personnages….c’est important pour vous qu’il y ait cette mixité et pourquoi ?

Je suis une raconteuse d’histoires.

J’aime les gens et j’aime les voir évoluer dans leur environnement.

Je me suis rendue compte que les portraits ne me suffisaient pas, il me faut un premier, un deuxième puis un troisième plan pour que je juge une photo satisfaisante.

« Sur la route de Yakro »

Le premier plan sera les protagonistes, le second plan leur lieu de vie, quartier, ville, nature et le troisième l’ouverture vers l’extérieur, ciel ou faille entre les grattes ciel.

Si ma photo est prise sur un mur, j’ai énormément de mal à la travailler.

O – Originalité. Qu’est-ce qui fait la vôtre ?

Je pense que mon originalité vient de ma frustration.

Je voulais être peintre mais en dessin, je suis au niveau 0. Mais je suis ingénieuse et j’ai beaucoup d’idées! Donc j’ai des images dans la
tête et la photographie me sert de base.

Bon en photo ça n’arrive jamais de tomber exactement
sur ce que j’imaginais. Mais je m’adapte!

C’est une façon d’assouvir mon désir. Comme je n’avais pas cette carte en main, il m’a fallu trouver un autre moyen d’y arriver.

« À l’ombre des souks »

E – Éléments. Quels sont les vôtres ? Expliquez-nous ?

Réponse de ma fille parce que je ne savais que répondre: Terre et feu.


Terre parce que je suis reliée à elle dans tout ce que je suis et feu parce que je suis passionnée.

« Abengourou« 

U – Univers. Vous avez présenté le vôtre en 2018, lors d’une 1ere exposition « United Colors of Africa » au Seen Hotel Abidjan Plateau. Réussite ou Échec ? Quels sont les retours que vous avez eu après ? Et Prévoyez-vous d’en refaire une très bientôt ?

Réussite!

Cette Expo a validé mon travail dans le regard de ceux qui sont allés la visiter.

J’ai pris confiance et j’ai continué.

Depuis j’ai exposé à la galerie Eureka à Abidjan et au Maroc à la
galerie African Arty.

Je prépare de nouvelles photos pour de prochaines expos mais je ne peux pas en dire plus pour le moment.

F – Foi. Ici je ne parle pas de religion, j’aimerai connaître vos principes de vie, qu’est-ce qui vous fait avancer tous les jours, vous croyez en quoi pour l’avenir ?

C’est une grande question la foi! En quoi je crois?

En ma famille. Nous grandissons ensemble.

En dame nature, pour tout ce qu’elle nous apporte et je trouve que nous ne la respectons pas assez même si c’est bateau de le dire encore.

En mes filles qui sont magnifiques. Je crois en
cette génération que je trouve visionnaire.

Je crois en la vie et en l’humanité même si elle n’est
pas toujours digne.

Petit mot de fin

Merci beaucoup Claire pour ce partage, cet interview que tu as bien voulu m’accorder.

Je découvre une personne très sensible, porté par ses émotions, avec le détail de transmettre et de faire ressentir.

Une originalité dans la création, du collage, de la peinture, un support photographique, que tu mêles avec harmonie et légèreté.

Je suis très heureuse d’avoir appris à connaître un peu plus la personne aussi, au-delà de ton travail. Je ne peux que te souhaiter beaucoup d’inspirations et de créations.

Pour plus d’informations :

Facebook : ClaireM

Instagram : claire_marboeuf

Atelier Capucine Minot

Aujourd’hui, je vous présente une artiste talentueuse, discrète et très douce.

Il s’agit de Capucine, qui a gentiment accepté mon interview et s’est livrée de tout cœur dans ses réponses.

On démarre sans plus attendre, présentation !!!


Je m’appelle Capucine Minot.

J’ai 34 ans. Je suis mariée et mère de deux enfants, bientôt trois.

Capucine Minot – artiste-dessinatrice

Nous sommes installés à Abidjan depuis six ans et j’y exerce le métier d’artiste-dessinatrice.




A – Atelier Capucine Minot – Comment vous est venue cette passion et comment avez-vous découvert votre don du dessin?


D’aussi loin que je me souvienne, dès les premiers coups de crayon à l’école, durant les ateliers de peinture et de dessin…

Ça a toujours été une évidence.

Durant toute ma scolarité, j’ai partagé mon temps libre entre la musique et les arts plastiques, toujours attirée par les activités manuelles. Mes parents et mes professeurs m’encourageaient beaucoup.

Au fil des années et à force de pratique, ma maîtrise du dessin s’est affinée.

Désormais ce sont mon mari et mes enfants qui me soutiennent chaque jour dans mon parcours d’artiste. Leur amour et leur implication m’engagent à donner le meilleur de moi-même, à me dépasser à chaque nouveau dessin.



T – Thèmes. Au départ vous dessiniez beaucoup de maisons, de corps de ferme, des portraits, jusqu’à cette magnifique abbaye que vous avez reproduite avec un effet tellement réel que ça en est bluffant C’est comme ça que je vous ai découverte.

C’était par rapport uniquement à des commandes que vous réalisiez ces bâtiments ou monuments ou parfois par challenge ?


La majorité des maisons et des monuments que j’ai dessinés étaient effectivement des commandes personnalisées.

C’était passionnant de découvrir ces demeures, écouter leurs histoires, imaginer la vie défiler entre ces murs…

Immortaliser ces lieux chargés de souvenirs était très émouvant. Et la réaction des personnes recevant les dessins était également très touchante, allant parfois même jusqu’aux larmes !

En parallèle de ces commandes, je réalisais régulièrement des dessins de monuments emblématiques.

J’ai notamment créé une collection de dessins sur la ville de Toulouse.

Chaque prise de vue relevait de véritables challenges que j’ai adoré relever : la minutie extrême des toits de la ville rose, les innombrables briques du clocher de Saint-Sernin, la perspective de la place Sainte-Scarbes…

En 2017, j’ai développé des reproductions en éditions limitées de ces dessins, que j’ai exposées à Toulouse juste avant mon départ pour Abidjan.

Je vous pose cette question par rapport à votre nouvelle collection de dessins « Terre rouge » centrée sur l’Afrique, qui est un choix plus personnel.


Effectivement. Après plusieurs années de dessins sur commande, j’ai ressenti le besoin de dessiner mes propres thèmes.

Celui de l’Afrique est venu naturellement.

Après plusieurs années d’expatriation en Côte d’Ivoire, je souhaitais mettre en avant des attributs du quotidien et des moments forts de mes voyages en Afrique subsaharienne.

Mettre à l’honneur cette Terre qui m’a accueillie et que j’aime tant.

J’ai donc commencé cette Collection par la carte de l’Afrique, symbole incontournable et iconique.

Je l’ai ensuite enrichie d’oeuvres tout aussi passionnantes, jusqu’au masque Baoulé et au masque Dan que je viens de terminer.

Masque Baoulé de la collection « Terre Rouge »



E – Études. Quelles sont les vôtres ? Parlez nous en et avez-vous des regrets par rapport à ça ?


Après le lycée, je me suis orientée vers une école de commerce. A l’époque, je manquais de confiance en moi, je n’étais pas sûre d’être à la hauteur pour accéder à une école d’Art.

Durant ces années d’école, je me suis un peu coupée de ma passion et cela m’a beaucoup travaillée.

Pour retrouver une certaine dimension artistique, je me suis orientée vers le secteur du luxe, qui côtoie beaucoup d’artisans et de métiers d’art. Par la suite, j’ai intégré le service Marketing pour les pièces de Haute Joaillerie chez CHANEL.

J’y ai beaucoup appris et je n’ai aucun regret. Ces années chez CHANEL ont contribué à forger ma personnalité, développer mes qualités de rigueur et de souci du détail qui me sont indispensables aujourd’hui dans mon travail.

Il est vrai que je n’ai pas suivi le chemin habituel pour devenir artiste, mais aujourd’hui je considère cela comme un enrichissement dans mon parcours.



L – Lauréate. Vous l’étiez cette année en finale de la WILDLIFE FOUNDATION David Shepherd avec 2 magnifiques dessins et contre toute attente, vous avez gagné la 4e place avec votre magnifique représentation de l’Afrique.

Encore bravo pour votre travail !!!

Capucine Minot au David Shepherd Wildlife Artist of the Year 2023

Ce qui me fait vous demander, si c’est une belle expérience humaine ? Une belle expérience professionnelle ? Et qu’est-ce que cela vous a apporté de nouveaux pour vos futures créations ?


David Shepherd Wildlife Artist of the Year 2023 fut le premier concours auquel j’ai participé.

Le fait d’avoir été sélectionnée d’emblée comme finaliste a été très important et valorisant pour moi.

Voir son travail reconnu est la plus belle des récompenses.

Et au delà de cette sélection, j’étais très heureuse que mon travail d’artiste puisse contribuer à défendre les causes soutenues par la fondation et qui me sont chères, notamment la préservation des espèces menacées en Asie et en Afrique.


Le vernissage de l’exposition en septembre dernier fut un moment inoubliable. J’étais très émue de voir mes oeuvres exposées aux côté d’artistes internationaux extrêmement talentueux.

J’eus la chance de pouvoir échanger avec certains d’entre eux et ce fut très enrichissant.

Toutes ces oeuvres exposées m’ont donné à réfléchir pour la suite de ma Collection, aussi bien en terme de formats, de techniques comme de recherche créative.



I – Inspiration. Qu’est-ce qui vous inspire en général pour débuter un dessin ? Et comment procédez vous pour sa réalisation ?


Je m’inspire de tout ce qui m’entoure.

Je suis sans cesse dans l’observation de mon environnement, curieuse de découvrir ce qui pourrait influencer mes prochains dessins.

Étape du dessin « Lune »

Mon regard est attiré par les contrastes, les textures.

J’analyse ce que je vois, j’imagine l’effet que tel ou tel objet pourrait donner sous mes crayons.

Lorsque je termine un dessin, je n’ai qu’une seule hâte : commencer le suivant !

J’ai beaucoup d’idées de thèmes, de nouvelles odes à la matière. Mais je m’arme de patience car mes dessins requièrent plusieurs semaines voire plusieurs mois de travail.


Une fois le sujet choisi, je commence par réaliser le squelette à l’aide d’une pointe très fine qui constituera la base du dessin.

Puis se succèdent différentes couches de nuances, d’estompes, d’ajout d’ombres et de lumières…

Mon regard se pose successivement sur le modèle et sur le dessin.

Je dois faire preuve d’une concentration extrême, observer, relever tous les détails, aussi subtils soient-ils.

Tel un puzzle, je reconstitue la réalité en la magnifiant par sa texture, sa matière.

Collaboration avec le joaillier A.Constant.

Dans ces moments, le temps est comme suspendu, plus rien n’existe, si ce n’est la réalité que je crée sous mes crayons, enlacés entre mes doigts.



E – Éléments. Quels sont les vôtres ? Expliquez-nous ?


Comme je l’évoquais à l’instant, le temps est un élément central dans mes dessins.

Dans un monde où tout va trop vite, où l’on manque de temps pour tout, nous dilapidons le peu d’instants qu’il nous reste sur nos écrans.

A vouloir être trop connectés, nous nous déconnectons de la vie réelle.

C’est ce rapport au temps que je cherche à modifier à travers mes oeuvres.

Lorsque je travaille sur un dessin, je me déconnecte du monde extérieur pour me dédier entièrement à cette oeuvre, y mettre toute mon énergie et toute mon âme.

Dessin « Lune »

C’est également ce que j’invite le spectateur à expérimenter lorsqu’il est face à mon travail : s’arrêter, prendre le temps, observer ces objets qu’il connait pourtant déjà, en explorer les beautés, les textures, les imperfections, s’en émouvoir, s’émerveiller.

Se déconnecter, lui aussi, pour quelques précieuses minutes hors du temps.



R – Reliefs. Vos dessins donnent l’impression d’être en 3D. Ils donnent une impression de photos en noir et blanc c’est saisissant !! C’est ce qui vous plaît le plus dans vos dessins, le fait de dessiner ces détails de lumières, de rendu de texture et d’effets ?


Tout à fait, les dessins de la collection Terre Rouge sont une ode à la matière.

En réalité, je suis fascinée par l’infinité de détails et de nuances qui composent un objet, qui lui confèrent une texture particulière, des reflets de lumières si singuliers.

La complexité des choses est une grande source d’inspiration et de méditation pour moi.

Ce sont ces aspects que je cherche à retranscrire dans mes dessins, à travers les contrastes, les jeux de lumières…

Je m’exerce à magnifier la réalité, mettre à l’honneur ces précieux objets d’Afrique subsaharienne, dévoiler leur richesse, la profondeur de leurs symboles.

Capucine Minot et son œuvre de la collection Terre Rouge – le masque Baoulé

Avec patience et passion, j’alterne les crayons, les outils et les techniques pour obtenir le plus bel effet, amplifier la beauté par la matière.

Petit mot de fin

Un énorme merci Capucine pour cet interview tellement personnel et vrai.

Je te découvre au-delà de tes dessins, je découvre une personne sensible, une personne également engagée dans ses convictions. On te sens bien dans tes baskets si je peux le dire comme ça 😉.

On dit souvent que les artistes sont inspirés par leurs douleurs, chez toi, on ressent au contraire beaucoup d’amours et de déterminations.

J’espère avoir mis en lumières, tes dessins et l’artiste en même temps, et je te souhaite de belles Inspirations pour l’avenir.

Pour plus d’informations :

Facebook : ateliercapucineminot

Instagram : Atelier Capucine Minot

Site internet : Atelier Capucine Minot

WeArt 225

 

Un artiste qui commence a monté sur le plan national, mais également international.

Wissam Sayegh
Photo par Edouard Marion | @doud_a_babi
Octobre 2022
Courtesy: Edouard Marion

Wissam dont l’imagination multiculturelle débordante se reflète dans ses œuvres, et plus connu sous le nom de WeArt225.

Qui se cache derrière WeArt225 ? Qu’est-ce qui fait la particularité de ses œuvres ? Quel est son style ?

A travers cette interview j’essaierai d’en apprendre plus sur sa personnalité, ses oeuvres et son ascension fulgurante cette année sur la scène artistique ivoirienne, et vous le partager.

Bonjour Wissam, tout d’abord, merci beaucoup pour votre temps et d’avoir accepté cette interview. On démarre de suite.

W – WeArt225. Présentez-vous, s`il vous plaît et faites-nous savoir comment tout a commencé.

Je m’appelle Wissam Sayegh, 42 ans, enfant d’immigrés libanais de la troisième génération, je suis diplômé en commerce international et j’ai notamment travaillé pendant des années dans le marketing.

Homme de famille, père de deux filles fantastiques, je peux aujourd’hui me permettre de vivre une véritable passion : créer. Ce que je fais depuis dix ans, d’ailleurs. Mais seulement depuis un an « publiquement ».

Si le numérique est mon moyen d’expression artistique, c’est grâce à mon éducation, mes formations et mon environnement.

 

Wissam Sayegh
Abidjan – Bamako
Digital Art Work
October 2022 | Not yet published
Courtesy: The artist’s studio

E – Esprit. Quel est l’esprit derrière WeArt225 ? Son identité culturelle ?

WeArt.225 est multiculturel.

J’ai composé le nom à partir de « Nous » et « sommes » en anglais, « are » devient « Art », « 225 » répond à la question de mon identité culturelle.

Mais en principe, je prends la liberté de me servir du riche répertoire de toutes les cultures et de tous les styles. Si les motifs ou les éléments africains ou ivoiriens occupent une place importante, c’est sans doute parce que j’ai grandi ici et que j’y vis la plupart du temps.

 

Wissam Sayegh
Mona Lisa revised | version 3
Digital Art Work
October 2022 | not yet released
Courtesy: The artist’s studio

           

Art – Vous décrivez vous-même votre style comme Néo Pop Art ouest-africain. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Le Pop Art était un mouvement mondial, né en Grande-Bretagne à la fin des années 50, et qui est devenu vraiment grand et populaire en Amérique.

Aujourd’hui, Warhol, Lichtenstein, Oldenburg et d’autres précurseurs sont devenus mainstream, alors qu’à l’époque, c’était révolutionnaire.

Dans les années 90, la deuxième génération, Jeff Koons, Damien Hirst, est aujourd’hui appelée néo pop.

J’ai grandi avec ça, ainsi que les mangas et toute la culture asiatique de la bande dessinée qui sont arrivés en Europe.

Je me considère comme un artiste de cette tradition, mais comme je suis Ivoirien, j’appelle ce que je fais le « Néo Pop ouest-africain ».

 

Wissam Sayegh
I have a Dream
Digital Art Work
October 2022 | not yet released
Courtesy: The artist’s studio

Wissam Sayegh
Pearline – I have a Dream | version 2
Stencil on canvas
90 x 120 cm
August 2021
Courtesy / Photo : Stefan Meisel

L’artiste explique : « I have a Dream
« Mon pays, c’est toi, douce terre de liberté, c’est toi que je
chante. Terre où sont morts mes pères, terre dont les
pèlerins étaient fiers, que du flanc de chacune de tes
montagnes, sonne la cloche de la liberté ! »
Il y a 59 ans, le 28 août 1963, le pasteur et militant des
droits civiques Martin Luther King a prononcé à
Washington DC un discours connu sous le nom de « I have
a dream ».
En tant que narration négative sur l’expression du rêve
américain, King a dénoncé les abus de la situation de la
population noire aux États-Unis.
On trouve des passages qui restent d’actualité jusqu’à
aujourd’hui, bien au-delà des États-Unis. Voici une phrase
qui me touche particulièrement :
« ….. un jour les petits garçons noirs et les petites filles
blanches pourront se donner la main, comme frères et
sœurs. Je fais aujourd’hui un rêve !
Je rêve que mes quatre petits-enfants vivront un jour dans
une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur
peau, mais sur la valeur de leur caractère. Je fais
aujourd’hui un rêve ! »
Je souhaite que mes enfants et leurs petits enfants
apprennent et comprennent ce discours, ses circonstances
et sa valeur.
Je rends hommage à un grand homme.
Le monde ne peut que s’améliorer. »

Wissam Sayegh
Pearline – I have a Dream | version 3
Digital Art Work
Printed on fine art paper in edition limité
July 2022 | released August 2022
Courtesy: The artist’s studio

R – Retour en arrière. Quels ont été les moments les plus décisifs ou les plus marquants de votre parcours             artistique jusqu’à présent ?

C’est un processus.

Le moment décisif est rare.

La vie est un fleuve.

J’ai la chance d’avoir acquis la liberté de pouvoir me concentrer de plus en plus sur mon art. J’ai des gens fantastiques autour de moi, des proches qui me soutiennent pour que je puisse me concentrer sur mon art.

Wissam Sayegh
Make Art Not War
La Paix n’est pas un vain mot, mais un Comportement
Hommage a Félix Houphouët-Boigny
Digital Art Work
Printed on fine art paper in edition limité
September 2021 | released January 2022
Courtesy: The artist’s studio

Outre l’incroyable écho qu’a eu mon hommage à Félix Houphouët-Boigny (Make Art – Not War : La Paix n’est pas un vain mot, mais et Comportement), j’ai eu l’honneur d’illustrer les 50 ans de l’Institut Français en Côte d’Ivoire.

Wissam Sayegh
50 ans Institut Français en Cote d’Ivoire
La Marianne, masque Baoulé
Digital Art Work
September 2022 | released in september 2022
Courtesy: Institut Français Cote d’Ivoire

« 50 ans de l’Institut Français en Côte d’Ivoire
J’étais très honoré que l’Institut Français ait fait appel à moi
en tant qu’artiste pour représenter de manière artistique
son 50ème anniversaire en Cote d’Ivoire. J’ai créé quatre
œuvres, dans le respect des quatre grandes ethnies qui
font aujourd’hui partie intégrante des frontières nationales
de la Côte d’Ivoire, créées en 1895 : Le Mandé, le Gour, le
Krou et l’Akan. Chaque œuvre représente différents bustes
de la « Marianne » française, qui portent chacun un masque
d’une ethnie respective. Convaincue que l’art et la culture
sont les meilleurs communicateurs et ambassadeurs entre
les peuples et les cultures, je rends hommage, à travers
mon travail, aux peuples de Côte d’Ivoire et à la Grande
Nation, indissociable de l’histoire de mon pays.« 

Wissam Sayegh
50 ans Institut Français en Cote d’Ivoire
La Marianne, masque Dan
Digital Art Work
September 2022 | released in september 2022
Courtesy: Institut Français Cote d’Ivoire

Ce sont des moments forts quand on sait que j’ai rendu mes premières créations publiques il y a moins d’un an.

 

         225 – Notre beau pays qu’est la Côte d’Ivoire. Avez-vous l’impression que ce pays a été le déclencheur ou un véritable tremplin pour votre carrière ?

La Côte d’Ivoire a l’avantage, en particulier Abidjan, de vivre dans une capitale mondiale qui, outre sa propre culture, absorbe les influences du monde entier. Et malgré ses huit millions d’habitants (à Abidjan), il existe un esprit de famille que je ne retrouve nulle part ailleurs dans le monde dans une ville comparable.

Tout le monde se connaît.

Et oui, c’est pourquoi on peut dire que la Côte d’Ivoire peut être un tremplin. Si tu réussis ici, si tu fournis de la qualité, la diaspora ivoirienne peut te porter dans le monde.

 

  Pensez-vous que l`Afrique apporte des atouts similaires ou plus sur l’art en général à  l’international ?

Atouts similaires ou plus importants par rapport à qui ou quoi ?D’autres continents ?

J’ai du mal à parler de l’Afrique quand je pense Côte d’Ivoire. L’Afrique est l’un des cinq continents – si nous excluons l’Antarctique et considérons l’Amérique comme un continent, et le continent avec le plus de pays, de cultures et de langues.

L’Afrique est le berceau de l’humanité.

Wissam Sayegh
La vierge Marie | Yellow version
Digital Art Work
Printed on fine art paper in edition limité
September 2022 | released in september 2022
Courtesy: The artist’s studio

« Quand je vivais encore à Lille, la musique de DaftPunk
m’accompagnait au quotidien.
Et les Massaï en Afrique de l’Est ont toujours exercé une
fascination sur moi.
En travaillant sur les séries #Masques de la Côte d’Ivoire
pour l’@InstitutFrançais.ci et la Peace séries, j’ai de
nouveau écouté la musique de Daft Punk – et voilà le
résultat.
Daft Punk meets l’Afrique.
Ce qui n’est d’ailleurs pas exceptionnel : ce que peu de
gens savent, c’est que la mère de Guy-Emmanuel, Anne, a
vécu jusqu’à sa mort en 2015 à Bassam, en Côte d’Ivoire. »

Wissam Sayegh
Massaï jumps Duft Punk
Digital Art Work
October 2022 | Not yet published
Courtesy: The artist’s studio

Quels sont les avantages que l’on voudrait avoir de plus ? Et qu’est-ce qui est international ?

Nous, vous et moi, ici et aujourd’hui, sommes internationaux, partie intégrante d’un monde globalisé, d’une communauté internationale, de plus en plus de personnes ont une origine mondiale, détachée des frontières géopolitiques.

Ce qui m’importe, c’est de trouver ma place en tant qu’artiste dans ce monde globalisé.

Si mon éducation culturelle africaine est un élément essentiel de mon inspiration, c’est parce que j’ai eu la chance d’y grandir.

Mais dans l’ensemble, je me considère comme un cosmopolite, je vais devoir m’imposer sur un marché vraiment international. Si mes origines peuvent m’apporter des avantages, tant mieux.

Je serais volontiers un ambassadeur de mon pays.

Wissam Sayegh
Portrait Frédéric Bruly Bouabé
d’après une photo de Stefan Meisel | @stefaninabidjan
Digital Art Work
October 2022 | Not yet published
Courtesy: The artist’s studio

 

Mot de fin

Encore merci Wissam pour cet échange, votre sincérité et vos partages.

On vous y découvre plus personnellement, très inspirés par ce qui vous a entouré, ce qui vous entoure aujourd’hui et sur ce que vous avez envie de découvrir et vos espoirs.

Des influences culturels liés sans aucuns doutes par vos différents parcours de vie personnelle et professionnelle, et votre approche de l’humanité, donnent un style très particulier à votre art, tout en parlant à chacun de nous.

Des couleurs, des sujets légers aux sujets plus percutants, vous avez trouver le fil conducteur de vos idées qui se mêlent dans un patchwork culturel très intéressant.

Je ne peux que vous souhaiter une belle et longue continuation, et que vos rêves continuent de devenir réalité.

Pour plus d’informations :

Instagram : weart225

Dak’art 2022 – La biennale

On parle aujourd’hui de la Biennale de Dakar. Annulé en 2020 pour cause de pandémie mondiale, la 14ème édition de la Biennale de Dakar  « Ī NDAFFA#« , a bien débuté le 19 mai 2022 pour ce clôturer le 21 juin 2022.

Le mot Ĩ Ndaffa a été choisi cette annee, car il signifie « forger » en langue sérère parlée au Sénégal. Forger, c’est l’acte de transformer une ou des matières portées à incandescence dans un feu, afin de créer de nouvelles formes, textures et ainsi matérialités par ce geste un monde nouveau.

Cette exposition officielle internationale nous permet de découvrir 59 artistes et collectifs d’artistes, qui sont venus pour forger un nouveau destin commun autour de la thématique de cette année qui est :
Créer, imaginer et inventer.

Une belle palette de créations

La sélection des artistes visuels et collectifs d’Afrique et de sa diaspora, a été très minutieuse, pointu et exigente, car elle se devait d’être cohérente autant avec la thématique de l’exposition, que avec les orientations artistiques des œuvres mis en lumières.

La diversité des supports (dessin, installation, peinture, photographie, sculpture, son, tissage/textile, vidéo), des genres, la force des œuvres proposées a été les points marquants des choix artistiques qui ont été fait. Le grand jeu devait être dévoilé.

« Selon Dr El Hadji Malick Ndiaye, Directeur artistique de l’Edition 2022, le thème Ĩ Ndaffa# sonne comme une exhortation à créer un nouveau destin commun, un futur ensemble. » Source : Biennalededakar.org

La proportionnalité géographique entre également en compte :

Afrique de l’ouest avec 14 artistes visuels

Afrique australe avec 12 créateurs

Mo Laudi – artiste d’Afrique du Sud multidisciplinaire – Crédit photo : Instagram mo_laudi

Afrique du Nord avec 6 plasticiens

Mahmoud Bouchiba – plasticien tunisien –
crédit photo : rfi

Afrique de l’Est et centrale avec 6 artistes

Barthélémy Toguo – artiste peintre camerounais –
crédit photo : rfi

L’océan indien avec un créateur seychellois.

Georges Camille – artiste créateur Seychellois – crédit photo : Georgescamille.com

La diaspora avec 19 créateurs de Cuba, France, Usa….

Toubab Paris – créatrice de bijoux et accessoires-France – 
Crédit photo : toubab Paris

Se tiendra ainsi sur le site du Monument de la Renaissance Africaine, la première édition officielle du Marché International de l’Art Africain de Dakar (MIAD), après 2016, où l’artiste plasticien Kalidou KASSE en avais été le premier initiateur.

Ce marché international a pour ambition de contribuer à construire un environnement fertile où s’échangent des œuvres d’art sur des places physiques et numériques. Un environnement ouvert au monde entier.

Si vous êtes de passage ou que vous êtes au Sénégal, je vous invite à découvrir cette exposition magnifique qui a lieu encore pour 20 jours.

Allez y découvrir des artistes confirmés, décalés, avec des univers si différents et portant si proche.

Pour en apprendre plus sur l’exposition ou sur le marché des arts, c’est par ici : https://biennaledakar.org/

Pan-African & Moroccan Hand Made Expo

La 1ère exposition virtuelle pour la promotion des arts Africain !!!

Peut-être en avez-vous déjà entendu parlé, où vous le découvrez comme moi.

Voilà que cette exposition s’est ouverte le 1er Mars dernier « La 1ère exposition virtuelle » destinée à faire connaître l’art marocain et l’art africain en général.

Pourquoi faire une exposition virtuelle ?

Pour sa 1ère édition, COVID oblige et parce-que la pandémie a fragilisée, touchée de plein fouet les artisans, les créateurs, et les artistes africains (les marocains en particulier), l’exposition a du réinventer la manière de présenter et d’exposer les arts et créations, en donnant aux visiteurs une expérience singulière et interactive.

Il était donc très important de promouvoir, valoriser et présenter tous ses artistes à travers la solution de faire cette 1ère édition, 100% en ligne et de lui donner un accès mondial.

C’est la plateforme « Business and Fairs » ( plateforme multiservice, 100% digitale, qui simplifie tout type d’évènements virtuels en fonction des besoins/envies des clients, respectant leur esprit et leurs valeurs ) en partenariat avec l’ONG sénégalaise « Baye Sa Warr » ( spécialisée dans l’entreprenariat et la valorisation de la création locale) qui a offert une vitrine numérique accessible à tous le monde de l’artisanat marocain et africain .

L’exposition sera disponible pendant 2 mois, jusqu’au 31 Avril 2021.

Tous d’abord de quoi parle cette exposition ?

Le thème est : « Le savoir-faire ancestral du continent, à portée de clic », avec également des échanges et de la coopération Sud-Sud autour du savoir-faire artisanal et du tourisme.

Le secteur de l’artisanat étant bien connu par les plus grands créateurs et reconnu comme savoir-faire ancestral, avait besoin en Afrique et partout dans le monde d’un véritable coup de pouce. L’initiative est donc la bienvenue et le concept en est innovant et sympathique.

Le Maroc étant bien sûr à l’honneur pour cette 1ère édition, vous pourrez en quelques clics, vous balader dans trois galeries, dont une dédié à la splendeur de l’artisanat, et deux galeries dédiées à l’art et la culture africaine.

Les deux premières galeries concerneront le patrimoine et la culture marocaine. D’abord, le collectionneur et chercheur Naji Khalid qui exposera l’histoire du Maroc par le biais de tableaux, médailles, pièces de monnaie…

La deuxième galerie mettra en avant le patrimoine philatélique marocain en plusieurs thèmes et ce par l’Association Philatélique et Numismatique de Marrakech.

Comment avoir accès à l’exposition ?

Business and Fairs

En s’inscrivant, la plateforme permet un premier accès à la réception via un avatar personnalisé.

Plusieurs conférences et rencontres sont prévues dans un auditorium virtuel et les stands sont dotés de différents équipements afin de rendre l’expérience interactive. Pour vous donnez une idée de la présentation de l’exposition, voici ce quand a écrit « L’Observateur du Maroc et d’Afrique » :

« Pour donner un aspect réel à cette édition virtuelle, plusieurs chapiteaux ont été créés avec notamment :

  • une réception (les visiteurs peuvent s’inscrire à travers un formulaire et obtiendront un avatar personnalisé)
  • un Auditorium pour assurer les conférences en ligne
  • des Stands numériques et interactifs dotés de tous les équipements nécessaires dont l’habillage du Stand avec logo et Photo de l’exposant,
  • une hôtesse d’accueil animée
  • un comptoir
  • des brochures électroniques
  • un écran interactif (pour la diffusion des vidéos..)
  • un Présentoir des Roll up interactifs
  • différents onglets de chat online, Liens vers les Pages des RS de chaque exposant, Whatsapp, Site web, Catalogue…
  • ainsi qu’un chat room où les visiteurs pourront Chatter entre eux.« 

Quels sont les objectifs et enjeux ?

550 000 visiteurs sont attendus.

Le plus grand enjeu est économique. Il faut rebooster le secteur de l’artisanat qui nourrit et permet à des milliers de personnes d’en vivre ou non.

Deuxièmement le secteur touristique qui a beaucoup souffert à cause de la pandémie de l’annulation de vols, des réservations de séjour, par de milliers de visiteurs,. C’est tous une activités qui a été presque mis à l’arrêt.

L’objectif ultime étant de promouvoir et présenter la beauté, la richesse, et la diversité des produits marocain, ainsi que les régions touristiques du Maroc à travers l’artisanat et la Gastronomie. Attirer les investisseurs étrangers, et ainsi renforcer l’image de l’artisanat et le patrimoine marocain sur le plan international.

Il faut positionner l’événement du Pan-African and Moroccan Hand Made Expo édition virtuelle, en tant que premier événement virtuel interactif dans le secteur de l’artisanat et du tourisme dans le monde.

Lien de l’exposition Pan-African and Moroccan hand made

Bonne visite virtuelle BUSINESSANDFAIRS

N’hésitez pas à commenter, liker, partager et me faire des suggestions. Merci.

L’art et l’artisanat Africain …

Nouveau souffle ??

La créativité des ateliers d’art africains est plus que jamais à l’ordre du jour. Des millions d’Africains vivent de la vente de magnifiques objets artisanaux et d’autres formes d’art. S’initier à de nouvelles techniques en matière d’artisanat et de création, de commerce, de marketing, d’art et d’organisation d’expositions, peut leur permettre de produire des œuvres qui se vendent mieux, dans leur pays comme à l’étranger.

Tous les deux ans, par exemple, le salon International de l’Artisanat à Ouagadougou au Burkina Faso permet une reconnaissance mondiale du talent des artistes-artisans africains. On y retrouve les plus belles créations de l’artisanat du continent telles que peinture, sculpture. Ce salon n’est pas une foire et est bien réservé aux professionnels spécialisés dans l’art . Ici, on y vient pour faire des affaires et on repart avec un carnet de commandes bien rempli.

Les artisans y trouvent aussi leur compte. Ils rencontrent d’autres artistes venus de partout au pays et échangent des idées, de nouveaux concepts. Les Burkinabés sont friands d’objets d’artisanat, qu’ils soient purement décoratifs ou utiles. Des colloques et ateliers sont organisés dans le but de trouver de nouveaux débouchés et d’aider les artisans à développer leur activité et de commercialiser leur savoir-faire. Sculpture sur bois ou en bronze, maroquinerie avec travail du cuir de chèvre ou de chameau, instruments de musique, la kora, le balafon et le djembé, poterie, bijoux, armurerie, tissage, masques, etc.

La créativité des artisans est bien présente mais elle est parfois freinée par le prix de la matière qui servira à confectionner telle ou telle chose. Par exemple au Burkina-Faso, le bois fait défaut aux menuisiers et il y en a de moins en moins. Celui qui vient des côtes est vendu beaucoup plus cher… 

Les différentes expositions et marchés, qui ont lieu tout au long de l’année sont un veritable nid à la créativité et à la découverte de talent et d’objets uniques. Le peps, les couleurs de l’Afrique vous entrainent irrémédiablement dans ses senteurs et ses émotions.

Que l’on soit en France, en Côte d’Ivoire, aux USA, à Dakar, à Cotonou, à Londres…..les talents africains s’exportent et se copie également, et permet à une plus large population d’avoir accès à une autre façon de s’habiller, de décorer, de vivre.

Les différents E-shop aussi se font la part belle, pour proposer des objets artisanaux africains à des coûts et originalité hors du commun…. La popularité n’est plus locale, mais international.

Les concepts stores et restaurants africains, pullulent aussi en grand nombre, dans toutes les capitals et grandes villes internationales, on a jamais mieux vendu nos produits naturels, bio, handmade et artisanaux africains…la mode et la société nous aide bien, car tout est effet de mode.

LE STUDIO AFRICAIN

La galerie ARGENTIC présente, depuis le 17 janvier et jusqu’au 16 février 2019, une exposition photos de portraits réalisés par cinq grands maîtres de la photographie africaine :

  • Seydou Keïta
  • Cornélius A. Augustt
  • Jean W. Depara
  • Malick Sidibé
  • Philippe Koudjina

On a donc, le Mali, le Niger, la Côte d’Ivoire… Des portraits, depuis les années 60 jusqu’à récemment. Du noir et blanc plutôt que de la couleur.

Tous les tirages exposés ont été réalisés par Philippe Salaün, tireur et ami de ces photographes, et proviennent de sa collection personnelle.

Vous pourrez également réaliser votre portrait « Joue-la comme Keïta » devant un des tissus venant du studio de Seydou Keïta. Pour Keïta, il était important de placer le sujet devant un fond et sa grande innovation a été d’utiliser des fonds en tissus, généralement en batik

Pour plus d’information :
http://www.argentic.fr

Galerie ARGENTIC
43 rue Daubenton
75005 Paris

Petite Parenthèse :

À partir du début du XXème siècle, les premiers photographes africains installent leurs studios dans presque toutes les capitales et grandes villes d’Afrique, les mises en scène et les détails, varient selon les pays, ils s’approprient rapidement les techniques de la photographie et développent leur propre esthétique tournée principalement vers le portrait.

Jeunes vêtus à la mode, enfants déguisés, femmes en tenue traditionnelle, adolescents radieux, c’est toute la société africaine qui se presse dans les studios photo pour se faire tirer le portrait. Ils posent devant un fond neutre, rideau à rayures ou à motifs, sont cadrés tantôt en gros plan tantôt en pied mais toujours avec force et style.

Du coup, on entrevoit la vie intérieure du modèle du portrait, on a un aperçu de son âme. Et ces âmes sont toutes fortes et belles.

La Princesse « TUTU » où  » La MONA LISA « africaine

Le portrait de la princesse « Tutu » peint par l’artiste nigérian Ben Enwonwu avait disparu pendant plus de quarante ans et un symbole de paix Une « Mona Lisa africaine », véritable icône au Nigeria, a été vendue 1,2 million de livres (1,36 million d’euros) aux enchères à Londres, mercredi 28 février, soit quatre fois son estimation la plus haute et un record pour l’artiste.

Le tableau, un portrait de la princesse Ife Adetutu Ademiluyi, surnommée « Tutu », peint en 1974 par l’artiste nigérian Ben Enwonwu, était estimé entre 200 000 et 300 000 livres.

« Le portrait de Tutu est une icône nationale au Nigeria et a une grande signification culturelle. Je suis ravi que cela ait suscité autant d’intérêt et établi un nouveau record du monde pour l’artiste.

C’est très excitant d’avoir joué un rôle dans la découverte et la vente de ce travail remarquable », a commenté Giles Peppiatt, directeur de l’art moderne africain chez Bonhams.

Perdue de vue après avoir été exposée pour la dernière fois en 1975, « Tutu » avait été retrouvée dans un appartement de Londres. « Je la considère comme la Mona Lisa africaine », avait dit à l’AFP le romancier nigérian Ben Okri, lauréat du Booker Prize.

Depuis quarante ans, c’est une peinture légendaire, tout le monde en parle et se demande où est “Tutu”. » L’artiste « n’a pas simplement représenté la jeune fille, il a représenté toute la tradition.

C’est un symbole d’espoir et de régénération au Nigeria, le symbole du phénix renaissant de ses cendres », avait ajouté Ben Okri, disant avoir « passé des heures à le regarder et à rattraper le temps perdu ».

MAIS ES CE UNE VERITABLE JOCONDE AFRICAINE POUR LA DIASPORA AFRICAINE ???

Dans le Journal d’Afrique de TV5 Monde, la présidente de la Fondation Zinsou se dit choquée par la référence à un chef-d’oeuvre européen pour parler d’une oeuvre majeure africaine. Le tableau du peintre nigérian Ben Enwonwu s’est envolée mercredi 28 février pour un million et demi de francs aux enchères à Londres. La référence au chef-d’oeuvre de Léonard de Vinci pour évoquer une oeuvre majeure africaine a choqué Marie-Cécile Zinsou, présidente de la Fondation Zinsou

 » Est-ce vraiment nécessaire aujourd’hui de parler de « Joconde africaine »? […] Il y a des choses qui ne sont pas comparables et il faut juste leur laisser vivre leur vie de chef-d’oeuvre.. Ce chef-d’oeuvre-là a autant de place que la « Joconde » sans avoir à être comparé »

Marie-Cécile Zinsou, présidente de la Fondation Zinsou

Mais au dela des désaccord, c’est un véritable : Symbole de paix Ben Enwonwu a peint trois versions de « Tutu », mais les trois tableaux avaient disparu jusqu’à ce que l’un d’eux soit retrouvé par Giles Peppiatt chez des particuliers qui l’avaient contacté après le succès de ventes d’art nigérian.

« Je suis entré dans cet appartement londonien et je l’ai vu accroché au mur, c’était à peu près la dernière chose que je m’attendais à voir », avait raconté à l’AFP Giles Peppiatt.

Les tableaux de « Tutu » sont devenus des symboles de paix après la guerre civile au Nigeria, à la fin des années 1960. « Le modèle est yoruba et Ben Enwonwu était ibo, donc ils étaient issus de différentes ethnies, avait expliqué à l’AFP Eliza Sawyer, spécialiste au département d’art africain de Bonhams. C’était un symbole important de réconciliation. »

Qui est BEN ENWONWU ?

Ben Enwonwu est un artiste peintre et sculpteur nigérian né en 1917 et mort en 1994. Influent à l’échelle nationale mais également internationale, il est souvent considéré comme le père du modernisme nigérian. Il est né dans une famille igbo, son père était sculpteur.

Son nom de naissance complet est Odinigwe Benedict Chukwukadibia Enwonwu. Il mène des études approfondies, d’abord au Nigeria puis au Royaume-Uni (Londres et Oxford) dans le domaine des beaux-arts ; il complète cette formation avec un diplôme d’anthropologie obtenu en 19491.

Souvent considéré comme le père du modernisme nigérian, Une grande exposition sur les modernistes se tient à Paris au musée d’art moderne en 1946, à laquelle il participe. En 1949, le magazine TIME le désigne comme l’artiste le plus important du continent africain1. Il développe au cours des années 1970 des représentations artistiques du concept de négritude.

Outre ses peintures et sculptures, Ben Enwonwu se fait aussi connaître pour ses écrits et sa critique d’art