Pleins feux sur une artisan qui avait pris ses quartiers au Sénégal, mais qui vient de s’installer sur Abidjan, après plusieurs allez retour, et nous faire découvrir encore plus son artisanat pendant des pops up ou dans des concepts stores en vogue.
Véritable intermédiaire entre l’art du bogolan et sa vision du fait main, je vous laisse découvrir Gaëlle à travers cet interview.
Gaëlle, Fondatrice des gaZëlles de Dakar, Styliste/Créatrice de mode, Infirmière bénévole
On démarre d’abord par vos origines et votre parcours de vie avant les gazelles de Dakar, quels sont ils ?
D’origine franco brésilienne, de père français et de mère brésilienne, j’ai un pied dans chaque culture.
Je suis infirmière de formation et en arrivant au Sénégal c’est tout naturellement vers le poste de santé de Gorée que je me suis tournée afin d’y travailler .
ÎLE DE GORÉE – SÉNÉGAL
Au fur et à mesure de mon immersion en terre sénégalaise, j’observais les pratiques médicinales et cette nature omniprésente.
J’ai ainsi découvert le bogolan et suis tombée amoureuse de ce tissu qui est le lien entre la nature et la santé !
En effet ce tissu est teint avec des décoctions de plantes que l’on peut appliquer sur les jeunes accouchées ou sur les jeunes circoncis en guise de cataplasme.
D’où vous est venue l’idée de démarrer cette aventure d’entreprenariat ? Pourquoi ce choix ? Et le nom de votre marque, expliquez nous ?
Les couleurs, l’odeur, la signification, la valeur, la beauté de ce tissu, m’ont bouleversé et c’est ainsi que je me suis dit que je voulais en porter chaque jour par petite touche .
Au Sénégal, les artisans de Dakar ont des doigts en or je me suis dit qu’offrir du travail était une façon de soigner.
Ce qui avait du sens également dans ma démarche.
Et afin de personnaliser et de d’adapter les bogolans de notre marque j’ai dessiné moi même mes motifs.
C’est ainsi que sont nées les gaZëlles de Dakar.
Je m’appelle Gaëlle et le pluriel enveloppe l’équipe des artisans qui la compose.
Parlons du bogolan. Vous le sublimez dans toutes vos créations. Plus qu’une tenture, que représente il pour vous ?
Le « bogolan « des gaZëlles allie le savoir faire ancestral malien, au travail des artisans sénégalais et ivoiriens qui, grâce à des matières naturelles chinées dans chaque pays le mettent en valeur .
Ainsi nous obtenons un objet émanant de la nature africaine mis en valeur par des artisans aux doigts en or.
Des pièces rares et magnifiques.
« Notre coton porte le label ECOCERT, les pigments utilisés sont entièrement naturels, soit d’origine végétale ou d’origine minérale.
Les plantes, une fois infusées, servent à fabriquer du compost, et les écorces, une fois les couleurs extraites, servent de combustible.
Enfin, les eaux usagées servent à l’arrosage des plantes. Le procédé est entièrement écologique. » Extrait du site web
Pouvez vous nous donner une petit résumé de la fabrication avec ce tissu, de vos articles ? Comment les concevez-vous ?
Je dessine mes dessin sur papier avec une pièce de 100 frs qui sert d échelle à l’artisan peintre.
J envoie ainsi mes dessins qui suivent mon histoire de vie, les motifs de la plage d’Ipanema à Rio de Janeiro sur lesquels j’ai appris à marcher, la nature omniprésente dans ma vie, en imprimant des bogolans unis, le bleu indigo de la mer, le vert uni de la forêt , le gris éléphant de la robe de l’éléphant, puis tous les animaux de la savane. Le zèbre, la girafe , le lion.
L’artisan bogolan part cueillir, filer, tisser le coton, puis prépare ses décoctions de plantes d’écorces d’arbre de fleur et dessine à main levée nos dessins selon le procédé ancestral du bogolan.
Nous recevons ensuite à Dakar et Abidjan les pagnes de tissu que nous partageons entre chaque artisan, pour qu il puisse ainsi œuvrer .
Afin de mettre en valeur ce tissu magique et magnifique je cherche des matières premières propres à chaque pays .
A savoir selon les pays les bois sont différents.
Nous cherchons des chutes de bois spécifiques au pays , chutes de bois rouge au Sénégal et chutes de cocotiers en Côte d’Ivoire.
Et je suis en lien avec une coopérative de terre cuite de Katiola pour un nouvel objet spécifique à la Côte d’Ivoire:) .
Quels sont vos espoirs pour l’avenir de la transmission des savoirs faire ?
Dans nos ateliers cela fourmille de monde et les anciens sont à la manœuvre, mais entre chacun de mes passages je découvre des jeunes visages en formation.
L’artisanat reste pour nous ce qu’il y a de plus noble puisqu’il allie la nature africaine au travers du bogolan des matières premières chinées , et le travail des mains qui va magnifier cet alliage!
Quand on promeut l’artisanat, on valorise le travail des mains un savoir faire ancestral et le temps passé sur chaque pièce.
Chaque pièce sera unique et nous nous efforçons de nous améliorer à chaque collection.
Quels sont vos projets pour le future des gaZëlles de Dakar ?
Mon projet serait de trouver en Côte d’Ivoire du cuir végétal.
Ouvrir une école d’artisans, afin de former les générations futures et ouvrir ce workshop aux artisans du monde entier afin d’en faire un lieu d échange et de transmission de savoir.
Petit mot de fin
Merci Gaëlle pour le temps que tu m’as accordé pour répondre à mes questions. Cet interview me permet et nous permet d’en connaître plus sur toi et sur tes motivations dans ton projet.
On y découvre, une artisan très engagée dans la continuité des savoirs artisanaux sur le bogolan, la transmission des gestes, d’où « Les gaZëlles de Dakar » qui met en lumière cette tradition ancestrale, tout en le sublimant et en le mettant en valeur à travers des accessoires modes ou par des objets de décoration.
Un artiste qui commence a monté sur le plan national, mais également international.
Wissam Sayegh Photo par Edouard Marion | @doud_a_babi Octobre 2022 Courtesy: Edouard Marion
Wissam dont l’imagination multiculturelle débordante se reflète dans ses œuvres, et plus connu sous le nom de WeArt225.
Qui se cache derrière WeArt225 ? Qu’est-ce qui fait la particularité de ses œuvres ? Quel est son style ?
A travers cette interview j’essaierai d’en apprendre plus sur sa personnalité, ses oeuvres et son ascension fulgurante cette année sur la scène artistique ivoirienne, et vous le partager.
Bonjour Wissam, tout d’abord, merci beaucoup pour votre temps et d’avoir accepté cette interview. On démarre de suite.
W – WeArt225. Présentez-vous, s`il vous plaît et faites-nous savoir comment tout a commencé.
Je m’appelle Wissam Sayegh, 42 ans, enfant d’immigrés libanais de la troisième génération, je suis diplômé en commerce international et j’ai notamment travaillé pendant des années dans le marketing.
Homme de famille, père de deux filles fantastiques, je peux aujourd’hui me permettre de vivre une véritable passion : créer. Ce que je fais depuis dix ans, d’ailleurs. Mais seulement depuis un an « publiquement ».
Si le numérique est mon moyen d’expression artistique, c’est grâce à mon éducation, mes formations et mon environnement.
Wissam Sayegh Abidjan – Bamako Digital Art Work October 2022 | Not yet published Courtesy: The artist’s studio
« The fear of god »« African grape »
E –Esprit. Quel est l’esprit derrière WeArt225 ? Son identité culturelle ?
WeArt.225 est multiculturel.
J’ai composé le nom à partir de « Nous » et « sommes » en anglais, « are » devient « Art », « 225 » répond à la question de mon identité culturelle.
Mais en principe, je prends la liberté de me servir du riche répertoire de toutes les cultures et de tous les styles. Si les motifs ou les éléments africains ou ivoiriens occupent une place importante, c’est sans doute parce que j’ai grandi ici et que j’y vis la plupart du temps.
Wissam Sayegh Mona Lisa revised | version 3 Digital Art Work October 2022 | not yet released Courtesy: The artist’s studio
Art – Vous décrivez vous-même votre style comme Néo Pop Art ouest-africain.Pouvez-vous nous en dire plus ?
Le Pop Art était un mouvement mondial, né en Grande-Bretagne à la fin des années 50, et qui est devenu vraiment grand et populaire en Amérique.
Aujourd’hui, Warhol, Lichtenstein, Oldenburg et d’autres précurseurs sont devenus mainstream, alors qu’à l’époque, c’était révolutionnaire.
Dans les années 90, la deuxième génération, Jeff Koons, Damien Hirst, est aujourd’hui appelée néo pop.
J’ai grandi avec ça, ainsi que les mangas et toute la culture asiatique de la bande dessinée qui sont arrivés en Europe.
« GOKU »« COSMOCATS »« GOLDORAK GO »
Je me considère comme un artiste de cette tradition, mais comme je suis Ivoirien, j’appelle ce que je fais le « Néo Pop ouest-africain ».
Wissam Sayegh I have a Dream Digital Art Work October 2022 | not yet released Courtesy: The artist’s studio
Wissam Sayegh Pearline – I have a Dream | version 2 Stencil on canvas 90 x 120 cm August 2021 Courtesy / Photo : Stefan Meisel
L’artiste explique : « I have a Dream « Mon pays, c’est toi, douce terre de liberté, c’est toi que je chante. Terre où sont morts mes pères, terre dont les pèlerins étaient fiers, que du flanc de chacune de tes montagnes, sonne la cloche de la liberté ! » Il y a 59 ans, le 28 août 1963, le pasteur et militant des droits civiques Martin Luther King a prononcé à Washington DC un discours connu sous le nom de « I have a dream ». En tant que narration négative sur l’expression du rêve américain, King a dénoncé les abus de la situation de la population noire aux États-Unis. On trouve des passages qui restent d’actualité jusqu’à aujourd’hui, bien au-delà des États-Unis. Voici une phrase qui me touche particulièrement : « ….. un jour les petits garçons noirs et les petites filles blanches pourront se donner la main, comme frères et sœurs. Je fais aujourd’hui un rêve ! Je rêve que mes quatre petits-enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère. Je fais aujourd’hui un rêve ! » Je souhaite que mes enfants et leurs petits enfants apprennent et comprennent ce discours, ses circonstances et sa valeur. Je rends hommage à un grand homme. Le monde ne peut que s’améliorer. »
Wissam Sayegh Pearline – I have a Dream | version 3 Digital Art Work Printed on fine art paper in edition limité July 2022 | released August 2022 Courtesy: The artist’s studio
R – Retour en arrière. Quels ont été les moments les plus décisifs ou les plus marquants de votre parcours artistique jusqu’à présent ?
C’est un processus.
Le moment décisif est rare.
La vie est un fleuve.
J’ai la chance d’avoir acquis la liberté de pouvoir me concentrer de plus en plus sur mon art. J’ai des gens fantastiques autour de moi, des proches qui me soutiennent pour que je puisse me concentrer sur mon art.
Wissam Sayegh Make Art Not War La Paix n’est pas un vain mot, mais un Comportement Hommage a Félix Houphouët-Boigny Digital Art Work Printed on fine art paper in edition limité September 2021 | released January 2022 Courtesy: The artist’s studio
Outre l’incroyable écho qu’a eu mon hommage à Félix Houphouët-Boigny (Make Art – Not War : La Paix n’est pas un vain mot, mais et Comportement), j’ai eu l’honneur d’illustrer les 50 ans de l’Institut Français en Côte d’Ivoire.
Wissam Sayegh 50 ans Institut Français en Cote d’Ivoire La Marianne, masque Baoulé Digital Art Work September 2022 | released in september 2022 Courtesy: Institut Français Cote d’Ivoire
« 50 ans de l’Institut Français en Côte d’Ivoire J’étais très honoré que l’Institut Français ait fait appel à moi en tant qu’artiste pour représenter de manière artistique son 50ème anniversaire en Cote d’Ivoire. J’ai créé quatre œuvres, dans le respect des quatre grandes ethnies qui font aujourd’hui partie intégrante des frontières nationales de la Côte d’Ivoire, créées en 1895 : Le Mandé, le Gour, le Krou et l’Akan. Chaque œuvre représente différents bustes de la « Marianne » française, qui portent chacun un masque d’une ethnie respective. Convaincue que l’art et la culture sont les meilleurs communicateurs et ambassadeurs entre les peuples et les cultures, je rends hommage, à travers mon travail, aux peuples de Côte d’Ivoire et à la Grande Nation, indissociable de l’histoire de mon pays.«
Wissam Sayegh 50 ans Institut Français en Cote d’Ivoire La Marianne, masque Dan Digital Art Work September 2022 | released in september 2022 Courtesy: Institut Français Cote d’Ivoire
Ce sont des moments forts quand on sait que j’ai rendu mes premières créations publiques il y a moins d’un an.
225 – Notre beau pays qu’est la Côte d’Ivoire. Avez-vous l’impression que ce pays a été le déclencheur ou un véritable tremplin pour votre carrière ?
La Côte d’Ivoire a l’avantage, en particulier Abidjan, de vivre dans une capitale mondiale qui, outre sa propre culture, absorbe les influences du monde entier. Et malgré ses huit millions d’habitants (à Abidjan), il existe un esprit de famille que je ne retrouve nulle part ailleurs dans le monde dans une ville comparable.
Tout le monde se connaît.
Et oui, c’est pourquoi on peut dire que la Côte d’Ivoire peut être un tremplin. Si tu réussis ici, si tu fournis de la qualité, la diaspora ivoirienne peut te porter dans le monde.
« PEACEKEEPER »
Pensez-vous que l`Afrique apporte des atouts similaires ou plus sur l’art en général à l’international ?
Atouts similaires ou plus importants par rapport à qui ou quoi ?D’autres continents ?
J’ai du mal à parler de l’Afrique quand je pense Côte d’Ivoire. L’Afrique est l’un des cinq continents – si nous excluons l’Antarctique et considérons l’Amérique comme un continent, et le continent avec le plus de pays, de cultures et de langues.
L’Afrique est le berceau de l’humanité.
Wissam Sayegh La vierge Marie | Yellow version Digital Art Work Printed on fine art paper in edition limité September 2022 | released in september 2022 Courtesy: The artist’s studio
« Quand je vivais encore à Lille, la musique de DaftPunk m’accompagnait au quotidien. Et les Massaï en Afrique de l’Est ont toujours exercé une fascination sur moi. En travaillant sur les séries #Masques de la Côte d’Ivoire pour l’@InstitutFrançais.ci et la Peace séries, j’ai de nouveau écouté la musique de Daft Punk – et voilà le résultat. Daft Punk meets l’Afrique. Ce qui n’est d’ailleurs pas exceptionnel : ce que peu de gens savent, c’est que la mère de Guy-Emmanuel, Anne, a vécu jusqu’à sa mort en 2015 à Bassam, en Côte d’Ivoire. »
Wissam Sayegh Massaï jumps Duft Punk Digital Art Work October 2022 | Not yet published Courtesy: The artist’s studio
Quels sont les avantages que l’on voudrait avoir de plus ? Et qu’est-ce qui est international ?
Nous, vous et moi, ici et aujourd’hui, sommes internationaux, partie intégrante d’un monde globalisé, d’une communauté internationale, de plus en plus de personnes ont une origine mondiale, détachée des frontières géopolitiques.
Ce qui m’importe, c’est de trouver ma place en tant qu’artiste dans ce monde globalisé.
Si mon éducation culturelle africaine est un élément essentiel de mon inspiration, c’est parce que j’ai eu la chance d’y grandir.
Mais dans l’ensemble, je me considère comme un cosmopolite, je vais devoir m’imposer sur un marché vraiment international. Si mes origines peuvent m’apporter des avantages, tant mieux.
Je serais volontiers un ambassadeur de mon pays.
Wissam Sayegh Portrait Frédéric Bruly Bouabé d’après une photo de Stefan Meisel | @stefaninabidjan Digital Art Work October 2022 | Not yet published Courtesy: The artist’s studio
Mot de fin
Encore merci Wissam pour cet échange, votre sincérité et vos partages.
On vous y découvre plus personnellement, très inspirés par ce qui vous a entouré, ce qui vous entoure aujourd’hui et sur ce que vous avez envie de découvrir et vos espoirs.
Des influences culturels liés sans aucuns doutes par vos différents parcours de vie personnelle et professionnelle, et votre approche de l’humanité, donnent un style très particulier à votre art, tout en parlant à chacun de nous.
Des couleurs, des sujets légers aux sujets plus percutants, vous avez trouver le fil conducteur de vos idées qui se mêlent dans un patchwork culturel très intéressant.
Je ne peux que vous souhaiter une belle et longue continuation, et que vos rêves continuent de devenir réalité.
Cet artisan nous propose cette fois ci des robes et des ensembles ethnique pleins de sens par rapport à ses tuniques et ponchos tissés en textiles africains traditionnels.
On craque totalement pour cette créatrice qui a du goût, qui sublime le corps des femmes. De belles couleurs et des lignes modernes et légère font la touche de cette marque handmade.
J’adore !!! Pour hommes et femmes, vous allez adoré les coupes modernes alliés aux tissus ethnique. Un look urbain classe et décontractée pour tous les jours.
« Avant j’étais un drap !! ». Voilà comment expliquer au plus court le concept de cette artisan engagé et passionné. Des véritables merveilles confectionnés par ses soins handmade !!!
Voilà j’espère que cette sélection vous aura plus…
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’envoyer un message.
« Créateur de contenus, aventurier, artiviste et amoureux de la Côte d’Ivoire, je parcours le pays depuis 2017 en quête des plus belles histoires, des plus beaux paysages que je partage sur les réseaux sociaux.
Depuis 2021, j’ai été nommé Ambassadeur des Eaux et Forêts en Côte d’Ivoire suite à mes actions de sensibilisation en faveur de l’environnement. »
Nader Fakhry
N – Nader Fakhry, votre carte d’identité c’est :
Ma carte, c’est mon pays, c’est la Côte d’Ivoire, c’est à travers elle que je m’inspire et par elle que je puise toute mon inspiration.
A – L’aventure a démarré comment et pourquoi ?
L’aventure a démarré le jour où j’ai décidé de sortir de ma zone de confort, en 2017 je pars dans un marché à Yopougon, plus précisément à kouté, où j’ai pris ma femme pour aller s’acheter des vêtements, mon appareil était mon téléphone, j’ai filmer grâce à lui.
D – Destination. Comment les choisissez vous et pourquoi ?
Je n’ai pas réellement de préférence. Pour moi, L’idéal c’est de faire découvrir, faire connaître à tout le monde les trésors qui se cachent sur nos terres.
Il y’a des merveilles et des expériences à vivre partout, en voyageant j’apprends tous les jours des autres et de moi même.
E – Éducation. Pensez-vous que il faut éduquer la jeunesse ivoirienne, pour la compréhension et la protection de notre environnement ?
Je ne dirais pas qu’il faut se limiter à l’éducation ivoirienne, il faut sensibiliser tout le monde.
L’environnement aujourd’hui, est une question d’ordre international, nous sommes tous des habitants de la même terre. Et nous devons en prendre soin.
R – Retour en arrière. C’était une évidence votre parcours ?
Une évidence ? Je ne saurais dire.
Ce que je sais, en revanche, c’est que j’ai toujours agi en suivant mon cœur et ma passion, je pense que je suis un artiste dans l’âme depuis toujours, et j’ai matérialiser mon art à travers la vidéo et la photo, c’est à travers celle ci que je raconte mes histoires.
F – Famille. Elle est importante pour vous ? Farah participe énormément dans toutes vos vidéos ?
Ma famille, mon fils et ma femme, sont mes piliers, mes premiers soutiens.
Mes principales sources de motivations, mais au delà de ça nous sommes une équipe, Farah, ma femme, et très souvent derrière la caméra c’est elle qui me guide et choisis les scènes que nous devons tourner.
C’est également elle qui crée de l’amour partout où nous allons, grâce à sa générosité et son humilité exemplaire.
A – Ayden votre fils, vous accompagne beaucoup dans vos aventures, c’est important également pour vous ?
Mon fils ayden, un futur Robinson crusoe et défenseur de la planète, nous essayons de lui donner le maximum d’expérience pour qu’il puisse construire sa propre vie sur des valeurs auxquelles nous tenons.
K – Kamikaze. Pour nous faire découvrir la Côte d’Ivoire, vous n’hésitez pas à prendre des risques, escalader, descendre des fleuves, dormir en pleines brousses…considerez vous comme un aventurier ou un cinéaste ?
Nous sommes tous aventurier dans un certain sens.
Quand je suis dans la nature, je me sent davantage connecté que dans la ville, il est important de prendre autant soin de son esprit que de son corps, escalader des montagnes, partir à la recherche de l’éléphant, ou faire de longues randonnées, c’est pour moi un moyen d’être en parfaite harmonie avec toute chose.
Cela me rend certes aventurier, mais surtout sage.
H – Horizon 2023. Quels sont vos objectifs ?
Je pense beaucoup à demain tout en vivant aujourd’hui.
En 2023 j’espère contribuer davantage au service public, à mon pays, et continuer d’inspirer les autres.
Pour moi 2023 sera une année de concrétisation, pour pleins de mes projets en cours, en l’occurrence mon film, et d’autres projets sur lesquels je travaille à fin de toujours surprendre, et constamment rester en mouvement.
Mais c’est certain, le meilleur reste à venir.
R – Rassembler les gens autour d’un projet, d’un idéal, d’une vision sur la nature, es-ce un leitmotiv pour vous ?
Sensibiliser les autres et ceux qui me suivent est pour moi nécessaire.
Je n’apporte qu’une goute d’eau pour éteindre l’incendie de la forêt alors que nous avons besoin d’un océan, et cet océan c’est l’éveil et le travail commun.
Y – « Y’a foy, c est l’homme qui a peur sinon y a rien !!! ». Vous vous reconnaissez dans cette expression ? Vous êtes plutôt fonceur ?
Contrairement aux apparences, je suis quelqu’un de très réfléchi.
Certes un matin je peux avoir l’envie d’escalader le mon Nimba, mais avant tout je serai prévoyant, je calculerai les risques, et j’aurai la certitude d’avoir les capacités de réaliser mes projets.
Après, évidemment tout ne fonctionne pas comme ça.
Quand je dois découvrir un lieu, un endroit que je n’ai jamais vu, l’excitation et l’euphorie, la joie prennent le dessus sur la prévention.
Petit mot de fin
Malgré un emploi du temps très chargé, vous avez pu répondre en toute sincérité à mes questions, je vous en remercie.
On y découvre un homme passionné, pleins de simplicité, de natures vraies, ou la famille, le respect et la protection de l’environnement sont des priorités à sa vie.
Continuez à promouvoir la Côte d’Ivoire, la nature et la protection de celle-ci dans le monde.
Nous vous souhaitons également beaucoup de réussite pour la réalisation de votre film, et continuerons à vous suivre dans vos prochaines aventures.
Un magnifique giftstore, en plein cœur de l’hôtel Tiama qu’Alexandra la propriétaire a bien voulu nous faire découvrir.
Petite présentation personnelle de celle-ci :
Je suis Alexandra Kassimaly, d’origine franco-indienne, j’ai grandi en Mauritanie et au Congo.
Diplomée en Marketing et Management, j’ai un DESS en Achats Industriels à KEDGE Bordeaux.
Après 15 années d’expérience dans une multinationale en Hollande (Achats et conseil en sourcing stratégique), je reviens sur le continent qui m’a vu grandir en suivant mon mari qui est franco-ivoirien, d’abord en Centrafrique puis à Abidjan en 2016.
C’est à ce moment-là que je décide de me lancer dans l’entreprenariat et je suis aussi mère de 2 garçons de 8 et 6 ans.
Alexandra Kassimaly – Propriétaire et créatrice du site Yemaya
Bonjour Alexandra, tous d’abord que veux dire Yemaya ? Et pourquoi avoir choisi ce nom ?
Yemaya ou Iemanja selon l’écriture est en yorouba la déesse des Océans, une des déesses les plus importantes des croyances originelles de bien des pays d’Afrique de l’Ouest.
Elle s’est exportée au Brésil, dans les Antilles et aux Amériques avec les esclaves partis d’Afrique de l’Ouest.
Pour moi le choix de Yemaya s’est fait car je recherchaisune figure féminine, africaine et internationale en même temps. C’est aussi une figure protectrice et donc de bonne augure pour le site.
Votre logo me fait penser à l’Égypte, coïncidence ou volontaire ?
C’est une coïncidence car en réalité il s’agit bien d’une figure africaine noire; symbole de féminité, de fertilité et de création.
La forme du logo ressemble à un talisman et la déesse tient dans ses mains une poterie, en référence au travail artisanal, de création et à la décoration d’intérieur.
Thématique du store en 4 mots.
Authenticité, contemporain, local et belles finitions.
Décrivez-nous l’univers de Yemaya.
L’univers de Yemaya est un univers élégant et brut à la fois.
C’est un univers de décoration et d’accessoires de créateurs locaux et de la sous-régionqui allient des matériaux traditionnels (pagne tissé, bogolan, bois local, bronze etc…) et un aspect très contemporain.
Quelle est la clientèle de votre boutique ?
Notre clientèle est très cosmopolite.
C’est une clientèle qui valorise la création locale et choisit des accessoires fabriqués ici plutôt que des articles importés.
C’est une clientèle qui désire vivre dans un intérieur authentique qui lui ressemble ou porter un morceau de cette identité locale à travers des accessoires de qualité.
Comment choisissez-vous les artisans et artistes représentés dans votre store ?
C’est le coup de cœur tout d’abord qui parle.
Les créations proposées doivent correspondre à nos critères d’authenticité, de savoir-faire local et d’élégance contemporaine.
Ensuite nous préférons des artisans et sociétés enregistrées légalement car nous avons également des obligations auxquelles nous devons répondre.
Vous avez démarré en Eshop, puis un show room au Manawa café, pour finalement ouvrir une boutique concept à l’hôtel Tiama…d’autres surprises ??
Effectivement nous avons évolué depuis la création du site en 2018, nous étions uniquement en ligne jusqu’à l’année dernière mais nos clients locaux réclamaient un point physique pour voir les articles.
C’est pourquoi nous avons ouvert le “Giftshop” à Abidjan.
Ceci dit, le E-shop reste notre cœur de métier et nous continuons de le faire évoluer, notamment pour y intégrer l’art contemporain, notre deuxième activité.
Faites-vous des partenariats pour des événements et pourquoi ?
Nous travaillons beaucoup avec les hôtels et notammentle Tiama qui accueille notre “Giftshop” en son sein depuis Juillet 2021.
En parallèle nous organisons des expositions de jeunes artistes et travaillons également sur des projets de décoration d’intérieur dans des hôtels toujours, en partenariat avec la créatrice de la marque African Fashion Love, Roos van der Horst.
Un petit mot de fin pour les artisans-créateurs de notre continent:
Je leur conseille de créer des articles originaux et de persévérer dans l’amélioration des finitions et du packaging.
C’est la clé pour attirer des clients au-delà de nos frontières et pour se différencier.
Merci beaucoup Alexandra pour la découverte de Yemaya. Apprendre à connaître votre univers a été un vrai plaisir, votre valorisation de l’art africain et local c’est du positif pour notre continent.
Merci également d’encourager les petits artisans et artistes méconnus du grand public. Je vous souhaite une bonne continuation et encore d’autres merveilles à venir.
On parle aujourd’hui de la Biennale de Dakar. Annulé en 2020 pour cause de pandémie mondiale, la 14ème édition de la Biennale de Dakar « Ī NDAFFA#« , a bien débuté le 19 mai 2022 pour ce clôturer le 21 juin 2022.
Le mot Ĩ Ndaffa a été choisi cette annee, car il signifie « forger » en langue sérère parlée au Sénégal. Forger, c’est l’acte de transformer une ou des matières portées à incandescence dans un feu, afin de créer de nouvelles formes, textures et ainsi matérialités par ce geste un monde nouveau.
Cette exposition officielle internationale nous permet de découvrir 59 artistes et collectifs d’artistes, qui sont venus pour forger un nouveau destin commun autour de la thématique de cette année qui est : Créer, imaginer et inventer.
Une belle palette de créations
La sélection des artistes visuels et collectifs d’Afrique et de sa diaspora, a été très minutieuse, pointu et exigente, car elle se devait d’être cohérente autant avec la thématique de l’exposition, que avec les orientations artistiques des œuvres mis en lumières.
La diversité des supports (dessin, installation, peinture, photographie, sculpture, son, tissage/textile, vidéo), des genres, la force des œuvres proposées a été les points marquants des choix artistiques qui ont été fait. Le grand jeu devait être dévoilé.
« Selon Dr El Hadji Malick Ndiaye, Directeur artistique de l’Edition 2022, le thème Ĩ Ndaffa# sonne comme une exhortation à créer un nouveau destin commun, un futur ensemble. » Source : Biennalededakar.org
Source : google
La proportionnalité géographique entre également en compte :
– La diaspora avec 19 créateurs de Cuba, France, Usa….
Toubab Paris – créatrice de bijoux et accessoires-France – Crédit photo : toubab Paris
Se tiendra ainsi sur le site du Monument de la Renaissance Africaine, la première édition officielle du Marché International de l’Art Africain de Dakar (MIAD), après 2016, où l’artiste plasticien Kalidou KASSE en avais été le premier initiateur.
Ce marché international a pour ambition de contribuer à construire un environnement fertile où s’échangent des œuvres d’art sur des places physiques et numériques. Un environnement ouvert au monde entier.
Pour vous parlez de l’Afrique, il faut tous d’abord revenir à l’origine des continents.
Au tous début, il y avait la Pangée qui est le super continent, ayant regroupé presque la totalité des terres immergées, que connus la terre, il y a entre 335 000 000 d’années et 225 000 000 d’années.
Source : géologiesimple
Ce super continent mettra 200 000 000 d’années pour se transformer en 6 continents, qui sont séparés par des mers et des océans.
Notre sujet d’aujourd’hui parle de l’Afrique, donc je vais tous d’abord vous donnez quelques notions de géographie en chiffres :
– L’Afrique couvre 6 % de la surface de la terre et 20 % de la surface des terres immergées.
– Superficie : 30 415 873 km2 avec les îles.
– Troisième plus grand continent en superficie
– Population : 1,3 milliard d’habitants,
– Deuxième continent le plus peuplé après l’Asie.
Mais ce qui m’interresse, c’est de connaître l’origine du nom de notre continent.
Pourquoi « AFRIQUE » ?
Il faut savoir tous d’abord que le nom AFRIQUE, n’a aucune signification dans aucunes de nos langues africaines traditionnelles.
Malheureusement aussi il existe plusieurs hypothèses quand à son origine….
1 – Le mot Africa pourrait avoir pour origine une tribu Berbère, et venir du latin Afer (au pluriel, Ifri), qui veut dire : qualificatif.
Du philistin Ifrikos, mais pourrait être aussi à l’origine découler du nom du fils du Goliath de la Bible, qui, selon certains mythes, serait l’ancêtre des Berbères.
Un mélange de mots avec le terme punique faraqa qui voulait dire colonie est aussi envisageable.
Par contre, ce qui est établi, c’est que ce mot était utilisé déjà utilisé par les Carthaginois pour désigner les régions autour de leur cité depuis très longtemps.
2 – Les Arabes, ensuite, baptiseront Ifrîqiyya l’ensemble territorial formé par la Tunisie actuelle et l’Algérie orientale.
C’est le nom latin Africa qui en ai à l’origine, avant que ce nom soit étendu, au Moyen Âge, à la totalité de la région située au sud de la Méditerranée
Ce que l’on comprend, c’est que le terme Afrique désigna longtemps la partie nord du continent africain.
Source : Wikipedia
3 – Selon d’autres hypothèses arbitraires, le nom « Afridi« , qui désigne une tribu qui vivait en Afrique du Nord près de Carthage, ou encore le mot berbère Taferka qui veut dire terre et propriété terrienne pourraient être à l’origine du nom AFRIQUE.
4 – L’Afrique subsaharienne a était appelée aussi l’Éthiopie : un terme dont l’origine est très intéressante puisque le mot grec Aithiops qui désigne littéralement le pays où les gens ont le visage brûlé par le soleil.
On voit par là que les Grecs, eux-mêmes influencés par les Égyptiens, avaient parfaitement compris quel’humanité était originaire d’Éthiopie (un fait confirmé par la science) et que la couleur de peau sombre s’expliquait pas les rayons du soleil (un fait également confirmé scientifiquement) et nom pas du fait de l’existence de prétendues « races ».
Notre continent aurait été ainsi appelé par de nombreux noms, y compris la Libye, Corphye, Ortegia et l’Éthiopie, l’Afrique étant le dernier en date.
5 – L’origine du mot Afrique révèlerait la profonde unité du continent.
Africus désignait en latin un vent soufflant sur la région de Carthage. Il viendrait d’une tribu berbère, les Banou Ifren. Et oui on en revient encore aux tribus Berbères.
Source : Wikipedia
6 – On finit avec le nom de Alkebulan, qui veut dire Alkebu-lan “mère de l’humanité” ou “jardin d’eden”, et qui est pour énormément de personnes vivant sur notre continent : le vrai est seul nom de l’Afrique !!!
Il s’agirait du nom le plus ancien d’origine africaine.
Il a été utilisé par les Maures, les Nubiens, les Numides, les peuples de l’Empire carthaginois (Khart-Haddans) et enfin les Ethiopiens.
Source : afrikhepri
Pour conclure, je dirais qu’on ne peut pas définir avec certitude de l’origine du nom « AFRIQUE« .
Et je n’arrive pas également à me faire une certitude quand à l’origine du nom « AFRIQUE »…comme son continent, il reste encore beaucoup de mystères à découvrir.
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Cette année en Côte d’Ivoire le thème national qui a été retenu est : » L’égalité de chance pour un avenir durable en Côte d’Ivoire « .
Source sur les photos
La ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré, à l’occasion d’une conférence de presse, le 07 février 2022 à Abidjan, l’a annoncé. Elle explique également :
« Le choix du thème national répond au besoin de mettre sous la sellette, la problématique du changement climatique. Indiquant que selon plusieurs études, il est formellement établi que la femme et l’homme ne vivent pas de « la même façon les effets de changement climatique ». Il s’agira d’appréhender le changement climatique sous la dimension genre et permettre à la femme, plus impactée, de s’impliquer dans la lutte contre ce fléau. »http://www.gouv.ci
Chaque année, à l’occasion de cette journée de lutte ( voir mon article sur le 8-mars ) des activités sont organisées pour permettre de faire changer les choses, et apporter une aide matérielle et financière aux femmes.
Vous pouvez participer aux différentes activités organisées sur l’ensemble du territoire, mais également en achetant le pagne créé spécialement pour l’événement.
Pour finir, je vous propose une sélection de pagnes créés spécialement aussi pour l’occasion en dehors du motif officiel :
Source photos : adissasalambere
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La théologie du pardon ? La théologie de la réconciliation ? La théologie d’unification ? Une Utopie ? Une Urgence ? Une Réalité??
La photo de couverture, illustrée par le Nouvel Observateur me permet également de démarrer cet article, par ses 2 phrases qui résument pour moi, l’esprit de cette philosophie :
« Mon humanité est entremêlée, inextricablement liée, à la tienne. Lorsque je te déshumanise, je m’inflige le même traitement inexorablement ». DESMOND TUTU
CheminNeuf NetforGod
Au départ, je ne comprenais pas bien l’esprit Ubuntu, maisaprès avoir fais mes recherches….politique, démographique, spirituel et civique…..j’ai pu comprendre que bien que ce soit au départ, une philosophie de vie africaine, la pensée Ubuntu ne se résume pas à un continent…c’est vraiment un esprit d’humanité, d’humilité et de partage, où tous reste à créer.
Mais vous me direz ok, mais c’est quoi la philosophie Ubuntu?
Il est difficile de déterminer quand cette philosophie est apparue, car au départ c’est une éthique qui est apparue dans les sociétés africaines séculaires, liés à leurs manières de vie
Pour Wikipédia, Ubuntu est une philosophie humaniste.
C’est une manière de penser et de fonctionner qui existe dans presque toutes les langues bantoues d’Afrique. En langue xhosa, le terme ubuntu désigne l’humanité, et en kinyarwanda, la générosité.
Considéré par beaucoup comme un mot magique, cela va au delà du simple mot, ou concept. C’est tout un monde, un univers, une conception des relations humaines, qui fait de la communauté une priorité, devant l’individualisme. Il doit y avoir une interdépendance entre les êtres humains.
Passion Africa Travel
Il est revenu avec force en Afrique du Sud par les prix Nobel de la paix Nelson Mandela et l’archevêque Desmond Tutu pour dépeindre un idéal de société opposé à la ségrégation durant l’apartheid puis pour promouvoir la réconciliation nationale en Afrique du Sud.
Quelqu’un d’ubuntu est ouvert et disponible pour les autres, dévoué aux autres, ne se sent pas menacé parce que les autres sont capables et bons car il ou elle possède sa propre estime de soi — qui vient de la connaissance qu’il ou elle a d’appartenir à quelque chose de plus grand — et qu’il ou elle est diminué quand les autres sont diminués ou humiliés, quand les autres sont torturés ou opprimés. »Desmond Tutu
Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres.Nelson Mandela
Avec les événements liés au terrible meurtre de l’afro-américain George Floyd par des policiers blancs à Minneapolis aux États-Unis, le Black Lives Matter, a rendu cette philosophie encore plus forte, car il a permis de montrer une grande unité entre les peuples.
À l’occasion des commémorations du centième anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, le 17 juillet 2018 à Johannesburg, en Afrique du Sud, Barack Obama l’a expliqué comme suit :
« Mon humanité est inextricablement liée à ce qu’est la vôtre »
Barack Obama
Il y a une unité pour l’humanité ; c’est en partageant avec les autres et en nous occupant de ceux qui nous entourent que nous nous réalisons. Barack Obama
Où également avec la petite fille de L’archevêque Desmond Tutu, très célèbre porte-parole de la philosophie Ubuntu, qui a fait un livre afin d’en expliquer les principes.
Livre.fnac.fr
« Le principe sous-jacent le plus crucial d’ubuntu est sans doute le respect, autant pour soi-même que pour autrui ».
« L’idée est simple : si une personne se respecte elle-même, elle est beaucoup plus susceptible de faire de même pour les autres. »Mungi Ngomane, petite fille de L’archevêque Sud-africain Desmond Tutu
Cette philosophie invite à revoir ou améliorer notre manière d’être au monde en nous engageant auprès des autres et en faveur de la planète, même par de toutes petites actions. Cette lecture riche en enseignements ouvre la voie à un apprentissage de toute une vie.
Dans certaines régions d’Afrique australe, les valeurs d’Ubuntu s’apprennent dans l’éducation, au sein de la communauté. Si on dit d’une personne qu’elle a l’Ubuntu, cela veut dire que cette personne l’a acquis et la manifesté en s’occupant des autres. Une preuve d’amour pour les autres, d’amour gratuit, qui se manifeste par des actes.
Pour mieux comprendre ses valeurs, en voici les 14 principes :
1.Se voir dans autrui 2.L’union fait la force 3.Se mettre à la place de l’autre 4.Élargir sa perspective 5.Faire preuve de dignité et de respect envers soi et les autres 6.Croire en la bonté de chacun 7.Préférer l’espoir à l’optimisme 8.Chercher à créer du lien 9.Le pouvoir du pardon 10.Célébrer notre diversité 11.Accepter la réalité (aussi douloureuse soit-elle) 12.Trouver l’humour dans notre humanité 13.Pourquoi les petites choses font une grande différence 14.Apprendre à écouter pour mieux entendre
L’ubuntu est donc un savoir-être, une pratique de la fraternité au quotidien : c’est le fait d’aller vers l’autre avant même que celui-ci en formule la demande. Nous parlons d’une bienveillance de chaque instant, d’une solidarité spontanée et inconditionnelle qui se fonde sur la capacité à se mettre à la place de l’autre, et donc implique une responsabilité de l’individu en lien avec sa communauté.
Un individu est un individu à cause des autres individus.Nelson Mandela
Elle est aussi l’idée de protection de toutes les formes du vivant. Il y a une dimension écologique et aussi une dimension spirituelle, puisqu’elle se connecte au passé à travers les ancêtres, puisqu’elle transmet aussi leurs mémoires vivantes.
Cette pensée se distingue peut-être des pensées philosophiques occidentales par le fait qu’elle est aussi un savoir-vivre. Et donc de ce fait, cela me fais penser à certains passages de la bible, où on nous enseigne à ne pas faire à notre prochain, ce que l’on aimerait pas que l’on nous fasse.
Par ailleurs, des chefs spirituels comme le 14eme Dalaï-lama y voit aussi une similarité avec la croyance fondamentale selon laquelle nous sommes tous interdépendants et devons avoir le sens de la responsabilité universelle.
Ce n’est pas une idéalité abstraite, elle est une pensée à vivre et à appliquer. Et de fait, tout dans la Nature est lié.
Par exemple, les humains et les animaux se nourrissent de végétaux ou d’autres animaux, qui se nourrissent eux-mêmes de l’énergie solaire et d’énergie vivante, ce qui signifie que nous sommes le soleil, l’eau, la matière et l’oxygène. Nous sommes au carrefour de toutes les influences de l’univers, le point de rencontre de toutes les énergies cosmiques.
Au final, l’ubuntu dans la philosophie africaine est la prise de conscience que nous vivons tous d’une seule vie, d’un seul monde, mais que notre existence dépend de celle des autres et du Tout.
Plusieurs artistes en ont prôné les valeurs et fais perdurer sa philosophie dans leurs différents arts, comme : Aimé Césaire, Fela Kuti, Miriam Makeba, jusqu’à Alain Mabanckou,….. pour ne citer qu’eux.
Le sujet vous a plu et vous voulez en apprendre d’avantage ?
Palais de Tokyo
Aller vite découvrir par l’art, ce qu’est l’esprit et la philosophie Ubuntu. Il se tient actuellement et ce depuis le 26 novembre 2021 dernier et jusqu’au 20 Mars 2022, l’exposition » Ubuntu, un rêve lucide », au Palais de Tokyo à Paris en France.
Avec 20 artistes représentés, elle tend à démontrer l’humanité et la cohésion africaine entre les peuples et avec le monde qui l’entoure.
Une belle exposition avec les artistes :
Jonathas De Andrade, Joël Andrianomearisoa, Michael Armitage, Bili Bidjocka, Kudzanai Chiurai, en collaboration avec Khanya Mashabela et la participation de Kenzhero, Nolan Oswald Dennis, Lungiswa Gqunta, Frances Goodman, Kudzanai-Violet Hwami, Richard Kennedy, Grada Kilomba, Turiya Magadlela, Ibrahim Mahama, Sabelo Mlangeni, Meleko Mokgosi, Serge Alain Nitegeka, Daniel Otero Torres.
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« Il y a une écriture et c’est aussi par elle que l’on pourra en savoir plus sur cette histoire de l’Afrique que l’on ne connaît pas, ou mal » Djian
Oufff, vous me direz…un sujet très intéressant, mais surement très long, avec des détails incompréhensible de tous.
Et oui vous avez raison, quand je me suis mis à faire mes recherches pour vous faire partager le plus facilement et le plus complet possible, l écriture primitives en Afrique et principalement l Afrique de L’ouest, je me suis lus des lignes et des lignes d’informations qui m’ont souvent rendu amorphe..mais ce sujet vaux vraiment la peine d’y aller pas à pas.
Donc on commence par L’ORIGINE de l’écriture. Allons y !!!
Pour expliquer rapidement le contexte, le continent Africain, Berceau présumé de l’humanité, est aussi un immense espace géographique et culturel.
Dans certaines de ses régions, des écritures réputées être parmi les plus ancienne, inventées sur la terre voient le jour.
Pour exemple : les hiéroglyphes d’Égypte ou l’écriture méroïtique de la haute vallée du Nil.
Cité d’Uruk – Source Google
Cette écriture serait apparue en Mésopotamie (actuellement, l’Irak et ses alentours) en 3400 avant J. -C , et c’est dans les restes des temples des cités d’Uruk et de Lagash (le Pays de Sumer) que l’on y trouve ses premières traces.
Wikipedia – Sumer
Ce sont précisément dans deux des régions qui la composent, Akkad et Sumer, que seraient nées les premières formes graphique ou les bases d’un premier système d’écriture appelée cunéiforme.
D’ailleurs, les sumériens qui en sont les inventeurs incontestés, utilisaient des roseaux taillés en pointe (les calames) pour tracer les signes sur des tablettes d’argile.
Source : Dominique cardinal.free.fr
Source : Wikipedia
Ce système d’écriture est composée de dessins (pictogrammes) au départ, pour être remplacée peu à peu par des signes en forme de clous : l’écriture cunéiforme. Ce premier alphabet comporte une trentaine de signes.
Par la suite, d’autres peuples ont également développé leur propre système d’écriture moins de deux siècles plus tard, comme aux alentours de 3200-3000 avant JC, les Égyptiens qui développent les hiéroglyphes, qu’ils tracent sur des rouleaux de papyrus ou de cuir, et s’en suit :
Écriture élamite : langue morte parlée en Elam jusqu’à l’époque d’Alexandre Le Grand. Son usage nous est connu à travers l’écriture élamite cunéiforme, adaptée des systèmes graphiques suméro-akkadiens à partir de 2500 av. J.-C. environ.
Écriture de l’Indus : Le terme écriture de l’Indus fait référence à des suites de symboles associées à la civilisation de la vallée de l’Indus de l’Inde et du Pakistan antiques, couvrant la période de -2600 à -1900. La plupart des signes ont été trouvés sur des sceaux, bien qu’ils soient présents aussi sur une douzaine d’autres supports.
Alphabets sémitiques anciens : L’écriture protosinaïtique de l’Égypte n’a pas encore été entièrement déchiffrée. Toutefois, elle peut être alphabétique et est probablement écrite en langue cananéenne. Les exemples les plus anciens sont des graffitis trouvés dans le Wadi el-Hol, datant d’environ 1850 av. J-C.
Caractères chinois : Les caractères chinois, ou sinogrammes, sont les unités logographiques qui composent l’écriture des langues chinoises. Ils sont appelés en chinois hànzì, s’écrivant, en chinois traditionnel : 漢字, et depuis le XXᵉ siècle en République populaire de Chine, en Malaisie et à Singapour, en chinois simplifié : 汉字.
Écritures crétoises et grecques : Les Hellènes, arrivés en Grèce à partir du début du Ier millénaire av. J. -C., essaient d’abord une écriture syllabique inspirée de ces systèmes crétois et mycénien ; mais c’est l’alphabet phénicien, mieux adapté à leur langue, qu’ils adoptent en définitive, vraisemblablement vers 800 av. J.
Mésoamérique : Cinq ou six systèmes d’écriture ont été découverts en Mésoamérique mais les limites dans la datation archéologique ne permettent pas d’établir lequel fut le plus ancien, à partir duquel les autres se seraient développés. Le système d’écriture le mieux déchiffré et le mieux connu est celui de l’écriture maya classique
L’adjami : ensemble d’alphabets dérivés de l’alphabet arabe, utilisés en Afrique. Ces alphabets ont été ou sont encore utilisés en Afrique de l’Ouest, pour l’écriture du haoussa, du peul, du wolof, du diola-fogny et de plusieurs langues mandingues comme le mandinka, le bambara et le dioula.
Source des alphabets : Wikipedia
Source Wikipedia
Voilà ce qu’il en est des premières écritures et alphabets du monde. Vous aurez donc compris, que les premiers alphabets inventées en Afrique de l’ouest, découle principalement de « l’Adjami ».
Nous savons aussi que Les écritures des langues haoussa, peul, wolof, diola-fogny, mandinka, bambara ou dioula, cités plus haut, sont toujours perpétués, qu’elles continuent d’évoluer, et qu’elles continuent de développer tous ces alphabets écrits.
Début d’une grande évolution en Afrique de l’Ouest, où l’on compte en siècle pour avoir une grande variété de formes d’écritures, comme des pictogrammes, mythogrammes, gravures pariétales, symboles et des idéogrammes inscrits sur une variété de supports (textiles, objets domestiques, meubles, murs, objets rituels ou liturgiques), mais aussi pour l’écriture au sens plus traditionnel.
Pour ce que l ‘on connais pour celle-ci, il existe 2 groupes ethnolinguistique.
Le premier groupe étant : les écritures vai, mende, loma, kpelle et bassa qui s’observent aux Liberia et en Sierra Leone.
Et le deuxième groupe étant : les écritures bamoun, bagam et ibibio-efik Oberi Okaime, qui elles s’observent au Cameroun et à l’est du Nigeria, et l’écriture bété en Côte-d’Ivoire.
Petite précision, normalement nous pourrions affirmé que au Nigeria, Le Nsibidi serait le premier système d’écriture et de symbole d’Afrique noire qui serait apparu. Ils s’agit essentiellement d’idéogrammes ou de logogrammes.
Monolithique d’Ikom, découverte 1909 – Wikipedia
Mais aussi d’après l’excavation récente de poteries par l’archéologue nigérian Ekpo Eyodatées, qui daterait entre le 5ème et le 15ème siècles de notre ère.
Poterie Nsibidi – Wikipedia
Certains chercheurs ont autrefois suggéré une connexion entre hiéroglyphes égyptiens et Nsibidi.
Toutefois, ces comparaisons ne reposent pas sur grand chose, mais un fait est certain, c est que ce système reste aujourd’hui le plus répandu au sud-est du Nigeria, et qu’il est partagé aussi par des populations du Sud-Est du Nigeria comme les Ekoi, les Igbo ou les Efik.
Source – Wikipédia
Donc comme historiquement nous ne pouvons pas l’affirmer, nous démarrerons par ce qui est affirmé et prouvé.
On démarre alors comme suit :
1) La graphie Vai est la plus ancienne écriture découverte dans la zone Ouest de l’Afrique.
Elle apparaît aux confins du Liberia et de la Sierra Leone en 1833. D’après ce que l’on en sait, elle est révélée en songe par un « homme blanc » et transmis sous la forme d’un « livre » à son inventeur, Momolu Duwalu Bukele, qui lisait l’alphabet latin. Elle est composé de 212 caractères.
Écriture Vai – Wikipedia
2)L’écriture Bamoun ou bamoum du Cameroun, apparut à partir de 1903, seraitle deuxième système d’écriture développé en Afrique noire. Souvent appelée l’écriture shü-mom, elleest beaucoup plus connue comme étant l’écriture propre duroi des Bamouns Ibrahim Njoya.
Celui-ci vivant au contact des Haussa et des Peuls lettrés en arabe, inventa un alphabet de 80 signes qui lui est inspirée par un songe prémonitoire.
Par ailleurs, la langue bamoun moderne, aujourd’hui parlée au Cameroun, et aussi écrite avec l’alphabet latin, mais également transcrite culturellement dans cet alphabet Bamoun, qui malgré tous a connu de nombreuses évolutions et simplifications, à partir d’une base de pictogrammes naturels associés à des lettres d’un alphabet original, et qui s’est affiné avec le temps en même temps que les graphies qui se sont simplifiées et certaines lettres permutées, supprimées ou remplacées par d’autres.
Écriture Bamoun – Wikipedia
Quand à L’îlot dialectal bagam (tsogap) du Cameroun, appartenant à l’ensemble bamiléké, ils’inspire également de cet alphabet pour établir, autour de 1915, un alphabet qui lui est propre, le Bagam.
Écriture Bagam – Wikipedia
3) Puis en Sierra Leone, apparait Lekikakui, qui est une écriture de type alphasyllabaire, qui est inventée par Mohammed Turay à Maka dans la chefferie Barri vers 1917, et qui serait également la source de l’écriture mendé.
Ecritire Kikakui – Wikipedia
Celle-ci a été développée plus tard en 1921, par son beau-fils Kisimi Kamara, tailleur musulman d’origine mandinka, qui connaissait l’alphabet arabe et le vai. Pas moins de 195 caractères du mende lui sont inspirés. Elle s’écrit de droite à gauche.
Ecriture Mende – Wikipedia
À la même période au Liberia, un système de 35 signes, qui s’inspire du syllabique vai, le Bassa et qui transcrit les tons, est présenté par son inventeur, le Dr Thomas Flo Lewis, d’origine bassa, son ethnie.
Écriture Bassa – Wikipedia
4) Au Liberia, en 1930, Wido rêve que Dieu est auprès de lui et hésite à lui donner l’écriture, de crainte que les hommes ne s’éloignent de la tradition et ne négligent les rites secrets de l’initiation.
À la fin, Dieu accepte de donner l’écriture à Wido à condition qu’il ne la révèle pas aux femmes. Les 185 signes de l’alphabet loma lui apparaissent le lendemain.
1930, au Cameroun apparaît l’Oberi Okaime » qui estutilisée pour transcrire la « langue secrète » de la société du même nom. Cette écriture qui comporte 32 signes, apparaît en songe à Akpan Udofia, membre du Mouvement chrétien spirituel local, qui l’utilise pour des écrits religieux.
La même année, Gbili, chef traditionnel hanoye, expose, au sortir de sept années d’une maladie incurable, les 88 signes de l’écriturekpelleet retrouve le pouvoir.
Source – Afrikhepri
Au Mali, le masaba (ou massaba), aussi appelé écriture masaba ou écriture bambara, est un système de type syllabaire développé par Woyo Couloubayi en 1930 et perfectionné avec l’aide de Lamine Konaté.
Le masaba est utilisé par les Bambara-Masasi au Mali. Le nom masaba provient des trois premières syllabes utilisées dans l’apprentissage de l’écriture.
Source Google
5) Le Fon est une langue très importante au Bénin, mais également dans une partie du Togo et du Nigeria. Il est parlé par une partie non négligeable de la population, principalement dans le sud du pays.
A l’époque du royaume de Danxome en Fon (actuel Bénin) il y aurait eu une tentative d’écriture de la part des populations Fon. Quelques traces subsistent et même si cette pratique semble avoir disparu, il apparaît intéressant d’en rappeler la nature, élargissant le spectre visible des systèmes d’écriture du monde noir.
Ce système d’écriture pas assez développé, aurait permis de désigner des noms propres uniquement. L’alphabet Fon aujourd’hui n’a rien à voir avec les différentes tentatives d’écriture, et se réfère à l’alphabet latin.
Le mot de cette langue le plus connu sur le plan international est vodun qui a donné le français Vaudou et qui signifie « L’Esprit à part ».
Écriture Fon – Wikipedia
6) Le N’ko : » je dis » en langue Bambara”, est le nom d’une écriture inventé le 14 avril 1949 par Solomana Kante, d’origine Malienne, né en Guinée, pour pouvoir transcrire les langues Mandingues en Afrique de l’Ouest. Elle reste paradoxalement méconnu aussi bien en Côte d’Ivoire, que sur le continent africain, à l’exception des pays comme la Guinée Conakry et le Mali.
Source – Wikipédia
Bien qu’il y ait eu auparavant d’autres essais pour créer une écriture africaine (lire plus haut ), la plupart ont été abandonnés en faveur des caractères latins peu commodes. Le succès de l’alphabet N’Ko est précisément le fait que c’est un alphabet, et non un syllabaire, ce qui lui donne une flexibilité, notamment dans la transcription de mots empruntés des langues européennes ou arabes, que les autres systèmes d’écriture n’ont pas.
Le N’Ko s’écrit de droite à gauche, à la manière de l’arabe. Pour développer son alphabet, Souleymane Kanté a fait des sondages auprès de villageois illettrés, leur demandant de dessiner des caractères sur le sol dans l’ordre qui leur semblait naturel. C’est comme cela, qu’Il en a conclu que l’écriture serait plus facile à propager si elle allait de droite à gauche.
Le N’ko aujourd’hui – Photographie d’Alexandre Magot
7) Je finirai par l’écriture Bété qui est la plus récent inventais d’Afrique de l’Ouest. Les bétés sont une ethnie très importante dans le centre-Ouest du pays. Les Wé et les Dida en sont également des sous groupes culturels.
C’est dans la nuit du 11 mars 1948, que son inventeur, Frédéric Bruly Bouabré, ancien fonctionnaire coloniale, grand amoureux de la langue française, dessinateur et poète, eut un songe dans lequel les entités ancestrales le chargent d’offrir à son peuple une écriture propre à elle, afin que sa culture ne parte pas dans l’oubli.
Le lendemain, Il créa un syllabaire composé de 448 signes (syllabes) et constitué des figures géométriques découvertes sur des pierres d’un village du pays bété.
Frédéric Bruly Bouabré est considéré en Occident comme un artiste. Ses dessins, agrémentés de maximes, ont séduit les collectionneurs d’art du monde entier. Ils ont été présentés au public lors de grandes expositions comme « Les Magiciens de la terre », en 1989, ou « Africa Remix », en 2005.
Nous pouvons donc finir en disant que l’alphabet Bété, reconnus à l’U.N.E.S.C.O, est un véritable succès, et une fierté de la reconnaissance de la culture Bété et africaine dans son ensemble.
Source – Médium.com
Pour conclure ce sujet très riche historiquement, et je ne vous ai parlé que de l’Afrique de l’Ouest, je dirai qu’il apparaît que dans l’ensemble, la civilisation africaine maîtrise beaucoup plus l’art de l’écriture que ne l’ont laissé croire les premiers explorateurs et observateurs.
Le terme « initiée » a longtemps été utilisé malheureusement, dû au caractère initiatique de ces écritures, mais aussi de l’esprit qui a présidé ces systèmes graphiques qui s’insèrent dans des rituels existants, et cela les a laissés inaperçus.
À ce titre, on parle d’une véritable « éthique du secret » qui marque les conditions de création des systèmes graphiques africains. Effectivement, sous le signe du secret, les inventeurs de ses écritures occupent principalement une position sociale haute au sein de leur groupe, ils sont lettrés et ont accès aux alphabets occidentaux ou musulmans, ce qui leurs a permis d’élaborer des systèmes originaux d’écritures, toujours assistés de collaborateurs – des artisans généralement, tisserands ou tailleurs.
Et malgré le côté surnaturels et magiques des différentes révélations, inspirations, rêves et apparitions, qui atteignent l’inventeur, hors de la sphère de sa réalité, cela a permis de faire découvrir une nouvelle manière de gérer les êtres et objets.
La plupart de ces écritures se lisent de gauche à droite et sont riches en signes dont l’origine pictographique semble évidente. La nature profonde des écritures a pu ralentir leurs diffusions, car elles sont utilisées pour la traduction du Coran ou de la Bible, dans cette zone de transition entre la côte et l’intérieur, là où s’exercent simultanément deux courants culturels, celui du monde chrétien et celui de l’islam.
Manuscrit Bamoun – Wikipedia
Pour plus d’informations sur les différentes écritures et alphabets Africains,je vous partage, la liste de Wikipédia :